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Critique de jeff2u12


Paru en 1954, soit 9 ans après la fin de la guerre et la chute du pouvoir nazi, ce livre de Remarque partage plusieurs points communs avec son célèbre «A l'ouest, rien de nouveau», lui aussi paru de nombreuses années après la guerre de 14-18. Il y a cependant un point essentiel qui les différencie : ici, l'auteur fait une oeuvre de pure fiction, n'ayant vécu ni le front russe ni les bombardements des villes allemandes de la période concernée, 1944, la débâcle d'Hitler. Déchu de sa nationalité en 1938, il émigre aux Etats-Unis où il va avoir une activité importante comme scénariste à Hollywood tout en continuant sa production littéraire.
La trame générale du roman reproduit celle d' « A l'Ouest » : le front, l'arrière, le front à nouveau, la mort absurde. Mais ici, c'est bel et bien l'horreur des bombardements civils qui est au premier plan : on sait que plusieurs villes françaises ou allemandes ont été détruites par l'aviation alliée (principalement anglaise et américaine) avec nombre de victimes civiles – à 90% Le Havre, quasi entièrement et 30 000 morts à Dresde. La situation dans ce contexte est très variable suivant les individus et si la majorité de la population civile se trouve coincé entre les massacres de l'aviation alliée et la terreur exercée par des nazis aux abois, certains apparatchiks vivent jusqu'au bout dans l'opulence et les festivités.
Le roman est intéressant car il aborde – toujours sur la base des idées pacifistes de l'auteur - un point rarement développé dans les livres de guerre. Il est écrit dans un style très simple et facile à suivre mais pas vraiment flamboyant ; l'idylle d'Ernst avec Elisabeth m'a paru un peu longuet et affaiblissant le propos et, dans l'ensemble, je n'ai pas ressenti une véritable empathie ni un grand intérêt pour les personnages. Seul Alfons, camarade d'enfance et passé aux SS, à la fois écoeurant par ses amitiés avec des tortionnaires SS, et généreux à son échelle avec les gens qui l'entourent, présente une ambiguïté qui mérite le détour.
L'ensemble est donc un moment de lecture intéressant mais assez convenu et m'a nettement moins intéressé qu "A l'ouest...".
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