AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cacha


Je remercie énormément Babelio et Dystopia Workshop pour ce cadeau d'un très beau livre de près de 350 pages.
Ce roman écrit à quatre mains par un couple habitué à travailler ensemble est l'histoire de la constitution de cinq fédérations - je dirai plutôt d'une seule grande - à la suite de nombreuses batailles et guérillas.
Il est constitué de 16 récits et d'un dernier, "Fondation", qui explique tout, de manière tout-à-fait inattendue pour moi.
La préface ne m'a, pour une fois, pas gâché ma lecture, en ne dévoilant que peu le roman, et en m'indiquant simplement les langues suggérées (par les noms propres et les descriptions de paysages) dans les différents chapitres.
Au départ, la Fédération est constituée de trois nations distinctes, Ozmüde, Laërne et Lauterbronn. Des guerres perpétuelles sont nécessaires pour joindre et agrandir ces Etats.
Dans le premier récit, un soldat rencontre son double, ce qui provoque leur mort.
Puis le fantôme d'un officier fusillé de par sa rigueur revient hanter une garnison fatiguée.
Dans le troisième récit, il est question d'oupires, sortes de goules (vampires) qui menacent tout un régiment dans des immensités désolées.
Ailleurs, un lieutenant accepte difficilement sa condition de trépassé.
Les enfants perdus, perdus sont des soldats sacrifiés, ici dans de profonds marécages.
Au fur et à mesure que de nouvelles contrées sont conquises, apparaissent d'autres personnages que des soldats, en l'occurrence des jeunes filles subjuguées ou subjuguantes, et une femme qui peut prendre diverses apparences mais conserve toujours la même beauté, sans égale dans le coeur des officiers.
Dans un chapitre, un vieux général joue avec des soldats de plomb et regagne ainsi des batailles. Il s'agit plus loin d'un jeu de dames entre deux personnes, jusqu'à la mort. Certains récits sont très brefs, d'autres un peu plus longs. Des moines fantomatiques persécutent un capitaine et l'ami qui veut l'aider, des dogues hurlants poursuivent un attaché militaire ayant eu l'audace de s'éprendre d'une jeune fille mandarine.
Enfin apparaît la mer et je commence à comprendre l'explication du titre (je pensais : les soldats, oui, mais la mer, où se trouve-t-elle ?). Dans des îles lointaines, que la Fédération souhaite conquérir uniquement par orgueil, plusieurs vaisseaux et compagnies de fusiliers marins sont anéantis par leur propre bruit.
Deux histoires de fantômes d'officiers encore et nous retrouvons l'océan et des îles plus proches , semblables à la Bretagne. La clé du roman se trouve là, avec les sirènes d'un monde englouti.
Comme vous pouvez le constater, ces histoires sont remplies de mitrailles, de soldats courageux ou lâches, de fantômes surtout et de descriptions apocalyptiques de paysages torturés, boisés ou marécageux. le tout magistralement écrit, parfois en inventant des mots, parfois en réussissant à nous faire frissonner d'angoisse par un vocabulaire bien choisi. J'ai beaucoup apprécié ce livre, et pourtant, j'abhorre la guerre et la gent militaire ! Comme je l'ai écrit plus haut, la conclusion m'a sidérée mais...j'aurais pu m'en douter (cf. le chapitre "Les enfants perdus, perdus").
La postface est aussi sobre que la préface.
Commenter  J’apprécie          340



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}