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Critique de sandraboop


1965 dans cette bonne ville de New York, dans le Queens plus précisément où la morale catholique irlandaise conservatrice n'a d'égal que le patriarcat et le machisme de l'époque !

Avec une telle entrée en matière, vous savez que ce récit d'un fait divers ne me laisse pas indifférente voire m'a profondément mise en colère.

14 juillet 1965, 2 enfants de 5 et 4 ans disparaissent. A peine arrivé sur les lieux, le flic ne remet pas la mère ! C'est une belle jeune femme apprêtée, pudique sur ses sentiments, qui ne cache pas sa situation : elle est séparée, en conflit avec son ex mari sur la garde des 2 petits, elle a une vie sexuelle active, elle est serveuse dans un bar, elle est jeune et s' offre le luxe régulier d'une baby sitter, elle sort souvent à Manathan et parmi ses amants, un homme riche aux multiples relations politiques et autres . Bref cette femme libérée ne plaît pas du tout aux flics !
"Tu prends le mari, je prends la garce" Piercing en charge de l'enquête (page 21)

Comble, un verrou ferme la chambre des enfants depuis l extérieur et certains éléments de son emploi du temps ne colleraient pas.
Alors on le lui épargne rien ou presque : la découverte de sa petite étranglée retrouvée dans un terrain vague, les interrogatoires à rallonge, le détecteur de mensonges, les mises sous écoute etc.
On pourrait penser que c'est justifié et pourtant.
Pourtant, le comportement de l ex et son témoignage ne sont pas excempt d'incohérences. D'abord personne n'est choqué que cet homme qui suspecte l infidélité de sa femme place des micros dans le téléphone, simule d'aller au travail pour se retrancher dans la cave dans l attente de la surprendre en flagrant délit. (Dans les faits ça va se produire mais c'est quoi cette démarche plutôt que de la confronter ?!?). Il évoque pour alibi le visionnage d'un film mais l'heure ne colle pas avec la programmation... mais non on l écarte rapidement : il faut dire il a passé le détecteur de mensonge avec succès (après avoir épluché la veille les livres à ce sujet en bibliothèque d'une part et outil dont la fiabilité controversée va le mettre au placard quelques mois plus tard).
C'est que voyez-vous à cette époque, les femmes sont soit mères au foyer dévouées à leur époux et enfants soit des "salopes"
D ailleurs le témoignage d'une enseignante est édifiant " il y avait toujours 3 choses dans la salle de classe de mon école catholique : un drapeau americain, un crucifix et une statue de la vierge Marie. Chacun de ses symboles servait d amulette pour nous protéger contre ses équivalents profanes [...] en 1965 la vierge Marie se dressait contre Alice Crimmins" p52.

Voilà Alice dérange. On n a rien de concret contre elle mais il est rassurant que ce soit elle d'une part car ça éloigne l'idée qu'un monstre sévit dans le queens et en plus on est en période électorale et si on veut un nouveau mandat il faut des résultats !

Après 3 rejets d'éléments suffisants pour une mise en examen, un témoignage tardif sujet à controverse va faire basculer la vie de cette mère de famille qui a perdu ses 2 enfants.
Rien ne lui sera épargné. Des hypothèses les plus folles (la mafia à laquelle elle aurait eu recours) à l accident. .. tout mais surtout un objectif : juger cette femme considérée comme débauchée. Sa vie sexuelle, ses tenues seront les principaux éléments à charge, ceux que le public réclamait.

Je vous laisse découvrir les Procès, le déroulement des faits. Vous faire votre opinion.
Je finirais par ce dernier extrait du livre "Crimminser une affaire, ça veut dire balayer sous le tapis les erreurs du procureur ou de la police en faisant condamner un innocent" p164.
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