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Critique de finitysend


Markham ou la dévoration indépendamment de ses thématiques est un texte intéressant car il apporte une pierre au débat de fond sur la signification et sur la portée des univers de science-fiction comme facteur de réalisme et comme cadre métaphorique .

Dans sa subtile ambiguïté il est la démonstration que la création d'univers est au minimum et en tous cas , un art majeur des récits de SF .

L'univers de Markham fait ainsi penser immanquablement à l'Afrique tropicale , mais c'est un univers pimenté d'une étrangeté , qui est distillée avec fracas et qui est au-delàs du « terrestre « , et qui fait que ce roman n'est pas de la SF prétexte , car l'univers qui résulte de la narration est tangiblement , très dépaysant et tout à fait du genre de ceux qui nous sont inconnus , même s'il est très analogue à des environnements du type jungles , que nous connaissons .

L'auteur décline bien au grés de son oeuvre cette problématique des univers prétextes ou non , dans sa grande trilogie ivoire l'auteur montre comment l'auteur met l'Afrique plus ou moins au centre de son oeuvre ( comme sujet ou bien comme source d'inspiration ) .

J'ai une grande affinité avec les textes longs et ce roman assez court démontre que 200 pages très soignées concourent suffisamment , à rendre irrésistible cette plongée dans cette jungle extraterrestres dépaysante , où finalement et à la fin de la lecture de ce petit roman , le lecteur à l'impression d'être resté très longtemps .
Beaucoup plus de temps en tout cas que le temps réel consacré à cette lecture.

Un roman très rythmé, parsemé d'humour et d'ironie , avec des personnages qui possèdent une présence et une densité très significatives .
Les péripéties sont majoritairement du types du celles qui peuvent se produire dans une jungle étrangère et inconnue avec ici des rencontres du troisième type ( sourires ) tout à fait savoureuses .

Sur le style strictement pas de reproches majeurs et à ce propos il faut souligner l'excessive qualité des dialogues qui sont à mon avis le grand écueil et la grande difficulté dans l'art d'écrire et de bâtir un roman de qualité en général et tout particulièrement en SF ?, car l'auteur doit rendre , de manières exigeantes , un univers inexistant : vivant et palpable .

Les thématiques principales du roman s'articulent autour d'une dénonciation intelligente et très légitimement nuancé du colonialisme, d'une réflexion autour des medias et de l'information ( en particulier : qu'est-ce qu'un évènement médiatique ? ) évidement du cynisme inévitable ( ?) en politique ...

Par-dessus tout le final montre avec pertinence que le mal siège dans le bien et que le bien siège dans le mal et tout est tellement compliqué : misère !

Enfin et pour conclure , ce roman affiche également une attention certaine à une recherche psychologique ( sur la motivation en particulier ) , mais pour ne pas développer et en dévoiler trop , mais , malgré tout mettre l'eau à la bouche , je rappellerais simplement le titre original du roman : « A hunger in the soul « .
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