SORTIE DE SCENE
Il y a ceux qui découvrent
Nicolas Rey à l'adolescence et il y a ceux, qui comme moi, le découvrent… plus tard. Mais peut-être ne l'aurais-je pas autant apprécié qu'aujourd'hui- je crois en ces livres qui un jour viennent à vous (et non l'inverse) au bon moment.
Et l'heureux hasard d'une rencontre VLEEL m'a fait rencontrer celui qui peut parfois passer pour désinvolte mais qui au fond est un puits de tendresse et de mélancolie.
Car oui, certains dans
La marge d'erreur pourront se sentir mal à l'aise face au sexe débridé raconté par Gabriel (pourtant très ponctuel dans le roman) mais ce serait passer à côté de toute la tendresse caressante et l'émotion que renferme ce roman et son personnage.
Gabriel- trois mois encore à vivre- un vrai névrosé mélancolique, occupé par le peine de se savoir condamné sans le dire à personne.
Alors certains refuges s'offrent à lui :
L'absurde et des passages excellents d'humour et de dérision, soulignant sans doute l'aberration d'une vie face à l'incontournable mort.
Les somnifères pour oublier son fatal destin, sa souffrance, ne plus rien ressentir, pas même les émotions, et chaque soir s'endormir devant « N'oubliez pas les paroles ».
Et l'amour- le plus fou pour Joséphine et surtout l'incommensurable pour Hippolyte, son fils- sa) plus belle histoire, son refuge vital, celui qui fait se répandre en lui une profonde mélancolie à l'idée de le laisser.
Alors oui, parfois la digression érotique va loin mais elle reste élégante et ne doit jamais occulter les passages qui m'ont beaucoup émue.
Alors oui,
Nicolas Rey est venu à moi (sans le savoir),
Nicolas Rey m'a fait rire,
Nicolas Rey m'a touchée, dans
La Marge d'erreur puis par sa sensibilité non feinte, ce qui pourra peut-être échapper à certains mais à quoi bon : « les gens normaux sont des gens très étranges » dirait Gabriel.
Alors vive la fantaisie et l'impertinence !