VLEEL 201 Rencontre littéraire Nicolas Rey & Fabrice Capizzano, Crédit illimité, Au diable vauvert
C'est quand même étrange cette manie que nous avons tous de vouloir rompre en douceur alors que rien n'est plus violent qu'une rupture qui se déroule en douceur.
Chacun rate sa vie. La réussir est une faute de goût.
Le mensonge, mesdames et messieurs les jurés, est un don que nous a donné le ciel pour déposer un peu de baume sur les plaies de la vérité. Il faut regarder la réalité avec des lunettes de soleil. Sinon, on devient aveugle. Et ces lunettes de soleil s' appellent l'illusion
Pardon Cécile, tu peux refaire le geste condescendant que tu viens de faire au vendeur de roses pakistanais ? Comment ça, on peut dîner tranquillement ? Et lui, tu crois qu'il passe une soirée tranquille à se geler en faisant toutes les rues du quartier ? Tu crois que ça l'amuse de proposer des fleurs à des comédiennes ratées dans ton genre, tu crois qu'il prend un plaisir monstrueux, la nuit, à tenter de trouver le sommeil dans son duvet avec dix de ses potes juste à ses côtés ?
Les ancêtres ont ce point commun avec les chiards en maternelle.
Comme ils n'ont rien à perdre, ils disent toujours la vérité.
Das la vie, les choses se terminent toujours mal.
Dans un livre, pas forcément.
Je suis une femme parce que je craque toujours pour un salopard qui va m'en faire baver avec son air triste, son air de ne pas y toucher alors que juste à côté, je peux avoir le type qu'il me faut, le reproducteur idéal, l'homme fidèle [...] moi, enfermée dans les toilettes consultant mon portable pour savoir si le salopard avec son air triste ne m'a pas laissé un ultime texto, même d'insulte, je m'en tape, qu'il m'écrive une dernière fois et je sors des WC et toute la famille est folle de joie de voir mes larmes qui prouvent le bonheur total dans lequel je nage et surtout, il ne faut rien dire dans ces moments-là [...]
Je suis une femme parce que lorsque c'est terminé, je tourne la page. Définitivement
La vie de plagiaire doit ressembler à la vie d'un petit braqueur de banque. Ensuite, pendant toute ton existence, il faut que tu regardes derrière ton dos si la police ne débarque pas. Plus jamais, tu ne pourras dormir d'un sommeil tranquille. Tue seras toujours flippé à l'idée qu'on te démasque? Pardon les amis, mais il me restait une nuit pour trouver vingt pages? Et puis, il y a eu ce coup de fil. Et puis, tout m'a paru simple d'un seul coup.
Mon premier rendez-vous arrive à 09 h 15. Son visage ne me plaît pas. Il a les traits revanchards d’une militante capable d’égorger un brave boucher rien que pour défendre la cause animale.
Il faut que l'on se tire d'ici Marius. Nos parents c'est pire que des adultes ! C'est des bastringues d'adultes. (...)
Il est essentiel d'arrêter de les fréquenter Marius.Sinon, ils vont nous conditionner. Sinon, on va devoir se marier avec quelqu'un de notre caste., on va devoir procréer, acheter un logement, des meubles, des objets domestiques, laborieux et jour après jour des tonnes d'aliments, grignotés, expulsés, brassés par les égouts de la ville en une commune digestion de tous ses habitants. (p.70)