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Critique de Jeannepe


La culture du viol est internationalement partagée, mais elle a tout de même ses petites déclinaisons. La France a les siennes qui la rendent bien particulière. Il faut dire : grivoiserie, gauloiseries et séduction, c'est notre spécialité. Et ça a son charme. Puis faut pas déconner, en France, on a la classe et on est éduqué, alors ça ne peut pas faire de mal. Enfin, pas vraiment quoi… le viol, c'est un truc de violeurs. Les violeurs sont des malades, des monstres. Ouf. Tant que nous n'avons qu'à jongler avec des artistes – de la drague notamment – et des séducteurs, y a pas de quoi s'en faire. le troussage de domestique, c'est typique. On ne va pas renoncer comme ça à nos traditions non plus !

Pour celleux qui s'insurgeraient du terme « culture », Valérie Rey-Robert explique très clairement la pertinence de son utilisation. Car il s'agit bien d'une mythologie partagée autour du viol, des croyances et des idées pré-conçues qui se transmettent de génération en génération et évoluent avec l'époque, et dont la perpétuation est une responsabilité collective. Car chacun·e participe, plus ou moins activement et consciemment, de cette culture. Il ne s'agit pas de dire que tous les hommes sont des violeurs. En revanche, tous les hommes profitent – même sans le vouloir – de ce contexte. À celleux qui voudraient brandir l'étendard du #notallmen, allez à la case lecture.

La victimisation des agresseurs, la culpabilisation des victimes – pour ne citer que ces deux phénomènes – sont légion courante. Valérie Rey-Robert, en s'appuyant sur un grand nombre d'études, tente d'expliquer et de débanaliser les processus en cours ; le tout dans une langue très simple, sans affectation, avec beaucoup de calme. Et si certaines problématiques sont mondiales, elle décortique les spécificités françaises, vernis de notre grande culture. Amour courtois, libertinage, romantisme : l'analyse est la meilleure arme ici et, si elle se généralise, peut-être permettra-t-elle de démonter certains mécanismes… Un livre qu'on voudrait mettre entre toutes les mains, histoire d'accélérer une conscientisation plus que nécessaire. Pour que cesse, aussi, la peur de parler, de devoir persuader lorsqu'on aurait seulement besoin d'être accompagné·e.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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