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Critique de jffremaux
Reynaert produit là une très bonne histoire de France, des Gaulois à De Gaulle, ne traitant que des faits et des personnages essentiels qui ont fait cette histoire telle qu'elle fut naguère enseignée dans les écoles, mais en les remettant dans la perspective de leur temps, par exemple en rappelant qu'Otton de Brunswick "empereur d'Allemagne" défait par Philippe Auguste lors de la bataille de Bouvines et donc ennemi de la France, était de Normandie, petit fils d'Aliénor d'Aquitaine et neveu de Richard coeur de Lion: pas mal pour un teuton. Malheureusement à trop vouloir dénoncer le mythe national, l'auteur tombe dans des outrances qu'il tentait pourtant de dénoncer. le premier défaut est ce qu'on pourrait appeler "si ma tante elle en avait elle s'appellerait mon oncle": voulant minimiser l'événement en imaginant ce qui se serait passé si cet événement n'avait pas eu lieu, l'auteur fait de l'histoire fiction à laquelle il peut tout faire dire. Si Jeanne d'Arc n'avait pas convaincu le roi de bourges de se faire sacrer roi à Reims, la France serait elle devenue une partie de l'Angleterre ou l'Angleterre se serait elle fondue dans la civilisation francaise? Certes sans Jeanne d'Arc, la terre n'aurait pas cessé de tourner mais il y eut Jeanne et le monde fut différent. L'autre défaut est de considérer que la nation France étant de création récente (XV siècle au mieux) les éléments antérieurs ne peuvent se rattacher à notre histoire nationale, raisonnement spécieux car ce qui se déroule sur le sol et dans les cités de notre pays participe bien de cette histoire, le baptême de Clovis par Remi à Reims préfigure le couronnement de tous les rois de France jusqu'au XIX siècle bien que Clovis soit originaire de Tournai et qu'il n'a parlé le gallo romain que tardivement. Enfin l'auteur fait la faute inverse de donner de l'importance, trop d'importance, à des événements qui ne sont en fait que marginaux. Ainsi de mettre en cause les racines chrétiennes de notre histoire en rappelant la religion arienne de Clovis, ce qui est faut, il était païen, ou en exagérant l'importance de la communauté Juive au XII siècle dans le fonctionnement de la société.
