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Critique de Mimimelie


J'ai lu quelque part que Maurice Rheims aurait confié que « séduire avait été le but de sa vie dès l'âge de 13 ans » … s'il n'était que ce livre, il a pleinement réussi, du moins en ce qui me concerne.
Sur neuf chapitres Maurice Rheims nous régale de son extra-ordinaire érudition artistique, historique : la guerre, la table, la maladie, la mort, l'argent, les patrimoines artistiques, le vrai, le faux … un expert !

« J'ai toujours eu un penchant pour la Beauté et la curiosité… » Non, cet homme-là n'a pas eu un simple penchant pour la curiosité et la beauté, mais une véritable passion, c'est un amoureux.
Un amoureux plein d'humour, facétieux et lucide, et fait significatif, c'est dans un des derniers chapitres, sur la mort, qu'il se déchaîne et semble s'être bien amusé…. Insouciant des gravités. « Je n'ai pas la foi. La mort par exemple – il me suffit de pénétrer dans un de ces salons de granit de certaines églises vénitiennes avec leurs milliers de défunts aux visages apaisés, pour que du même coup elle perde son pouvoir terroriste »

Mais en filigrane de toutes ces anecdotes, il m'a semblé que ce fieffé curieux nous entraîne bien au-delà de l'objet d'art… ; Que nous disent ces passions pour l'objet, que peut bien représenter cette passion, dans sa permanence au cours des siècles, sinon une possibilité éperdue de pouvoir enfin saisir un quelque chose qui nous échappe toujours, ou peut-être son illusion…de même que l'amour que jamais on ne possède. L'objet lui, substitut à ce que l'on ne peut posséder, s'en rit.
La beauté ? le Beau ? avec une majuscule s'il vous plaît ... Même quête ? Sans doute à l'instar de celle du divin. du bonheur ? Chacun en a sa vision.

Au final, il ne nous trompera pas, après une vie passée au service des objets, il est clair que ce sont les hommes qu'il préfère, bien vivants, pathétiques, face à leur faim, face à leur fin.
« L'Art ne peut-être qu'amour, lequel amour a volontiers un doigt sur les lèvres ; car ce qu'il vient de voir est si charmant, si secret, si gai, qu'il nous invite, par sa réserve, à venir jusqu'à lui et, le poussant des épaules, à regarder à notre tour, par le trou de la serrure. L'Art est curiosité ! »

Et pour finir… « A l'instant de « mettre fin » à ce chapitre, il faut que je vous conte la toute dernière ! » …. Allez-y voir, c'est page 315.
Pour ma part je crois que je vais aller relire « le cousin Pons »…
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