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Critique de Acerola13


Rive gauche offre un curieux cocktails de l'auteur dominicaine Jean Rhys, entre scènes des Caraïbes, folies parisienne et viennoise et huis clos intimes dans ce qui paraît être la campagne anglaise.

Ce recueil d'une dizaine de nouvelles oppressantes raconte à travers la voix de la narratrice la situation des femmes du début du XXe siècle : mannequins, mondaines, attirées par la richesse, terrifiées par la pauvreté, rancunières envers leur ancien époux décédé...Un monde bien sombre, où les femmes vivent pour et par les hommes, qui les collectionnent et les commentent comme on le ferait d'un tableau. En sus de ce thème récurrent de la dépendance des femmes aux hommes et ce qu'elles ont de ridicules quand elles tentent de s'en défaire vient se superposer la thématique du racisme : les différences entre blancs et noirs, ou métis des Caraïbes, mais aussi le mépris affiché des "vrais" Anglais d'Angleterre pour les Créoles installés dans les îles dont l'accent diffère, ou pour tous les autres Européens.

Un tableau pas franchement sympathique mais intéressant puisqu'il traduit sans filtre les impressions et jugements de la narratrice, envers les autres et envers elle-même, et dont on ressent le caractère autobiographique, tant du point de vue de la nécessité d'apparaître comme "une femme convenable" que de ce qui fait l'identité anglaise.
En refermant le livre, on se sent soulagé de ne pas avoir rencontré ces odieux personnages dans une société bien médisante !
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