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Critique de Ana_Kronik


Thierry Ribault est en colère. Une colère froide, mais juste. Son livre n'est pas un simple pamphlet, ce n'est pas non plus un coup de gueule. Il s'agit d'une analyse basée sur un profond travail de recherche.

La résilience fait partie de ces mots récemment émergés dans les discours (certains discours), comme la bienveillance, qui avancent masqués. Dans la ligne directe de ces phrases que l'on répète comme des mantras en se persuadant que cela va fonctionner, l'exemple type étant la célèbre phrase de Nietzsche : ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Dans ce livre, on apprend que Nietzsche lui-même n'y croyait pas vraiment... Conclusion: si tu n'arrives pas à t'adapter, c'est de ta faute.

Et on apprend aussi - surtout - la duplicité de la résilience et de ses prosélytes. Il s'agit d'exhorter les gens à s'adapter à une situation critique, à laquelle les gouvernants n'ont pas de remède. Exemple: à Fukushima, comme il était impossible d'évacuer toute la population concernée par l'accident, on dépense beaucoup pour leur expliquer que c'est à eux de s'adapter. (Toute ressemblance avec les discours sur les masques au début de la pandémie de Covid-19 n'est bien sûr que pur hasard).

En parallèle, les autorités et autres experts décident que la dose maximum de radioactivité admissible peut passer de 1 à 20 milliseverts par an. Sur quelle base? On ne sait pas. On est sidéré de voir en 2012, un an après la catastrophe, le ministère japonais de l'environnement déclarer que la nourriture japonaise n'avait pas été contaminée. Durant les 4 mois qui ont suivi l'explosion, seulement 39 oeufs ont été testés, ainsi que quelques douzaines de fruits! Des rapports indiquant que les mesures ont été très insuffisantes, ont bizarrement été passés sous silence. Une loi prévoit de poursuivre au motif de terrorisme, tous ceux qui publieraient des infos concernant l'effet d'un accident nucléaire sur la population. On n'est pas loin du totalitarisme, qui avance masqué...

Le petit tour de passe-passe des apôtres de la résilience, Cyrulnik en tête, est de nous faire croire que le mental est plus fort que le biologique. Eh bien non, il n'en est rien. Vous pouvez avoir un moral d'acier, cela ne rend pas votre jambe plus solide.

Bref, nous sommes prévenus: en cas de catastrophe nucléaire, il faudra se débrouiller seuls.
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