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Critique de Kickou


J'avais trois quarts d'heure à perdre, un matin d'août, à Lille ... aller boire un café ? ... Mais avant, passer dans une librairie ... Sur un bristol, la petite note manuscrite en trois couleurs (rouge, bleu, vert) d'un.e libraire, attachée par un trombone à ce petit bouquin ; le dernier du magasin :
« « Je ne donne ma parole d'honneur que pour mentir » Picabia tire à gros boulets sur la famille, la religion et toutes les entraves - Dada vaincra ! Découvrez le livre préféré de Gainsbourg : « Celui qui n'a pas lu Jésus-Christ rastaquouère est vraiment le dernier des cons ». Ne vous laissez pas insulter si facilement !». *
Bon, d'accord ! Certaines chansons de Gainsbourg sont, à mon avis, de véritables chefs-d'oeuvre, mais le bonhomme m'a toujours semblé n'être qu'un provocateur facile/habile et un con sentencieux (Sorry pour les fans).
Dans ce recueil dadaïste (1920) ; c'est-à-dire foutraque, naïf, nihiliste, absurde, insurgé et mélancolique ... sans oublier poétique, Picabia s'en prend effectivement à la religion, à toutes les religions. Mais surtout il secoue le cocotier du réel et des conventions. Il trifouille dans la plaie béante des idées reçues, ou l'on trouve pourtant de lumineuses pépites:
P.21 « Il n'y a rien à comprendre, vis pour ton plaisir, il n'y a rien, rien, rien que la valeur que tu donneras toi-même à tout »
p.22 « La réalité jette vos rêves sur le fumier ? Il faut enjamber ce fumier et entrer de plain-pied dans ce que j'appelle l'infamie rastaquouère »
p.35 « Je surpasse les amateurs, je suis le sur-amateur ; les professionnels sont des pompes à merde »
p.36 « Ce sont les mots qui existent, ce qui n'a pas de nom n'existe pas. le mot lumière existe, la lumière n'existe pas »
p.60 « Je fuis le bonheur pour qu'il ne se sauve pas » (Gainsbourg's inspiration ?!).
Allez, salut.
P.S. : * J'ai gardé le bristol comme marque-page, et j'ai laissé le trombone à un type qui jouait du bandonéon dans la rue ♪ ♫ ♪ ... à Lille, un matin d'août, où j'avais trois quarts d'heure à perdre.
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