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Critique de marina53


Sur les hauteurs d'Athènes, Chrònis Missios se souvient... C'était en 1946, la Grèce sortait tout juste des combats. Tout jeune ado de 16 ans, parce qu'il était résistant comme ses amis Mihàlis et Nikòlas, Chrònis s'est retrouvé enfermé dans la prison de Corfou. Trois amis dans une même cellule, un malheureux tirage au sort désigna celui qui allait se faire exécuter le lendemain. C'est tombé sur Mihàlis. Ils passeront leur dernière nuit ensemble, à tenter d'ouvrir une boîte de conserve, dernier festin du fusillé. Quelque temps plus tard, tous les politiques condamnés à mort ont vu leur peine se transformer en perpétuité. Voilà comment le jeune Chrònis fut transféré à la prison de Vidos en 1947. Les conditions de détention sont déplorables, les prisonniers sont maltraités et doivent travailler sous un soleil de plomb, ne mangeant que très peu mais le jeune garçon ne baisse pas pour autant les bras...

Corfou, Yendi-Koulé, Vidos, Athènes, Egine.. petites villes au nom pourtant si exotique... Chrònis n'y apercevra que trop peu de soleil. Pour avoir pris trois fois perpèt', deux fois 20 ans, une fois 15 ans et avoir été condamné pour ses idées politiques, ce jeune révolutionnaire passera 21 ans en prison, en tant que prisonnier politique. Sylvain Ricard et Myrto Reiss mettent ici sur papier le livre de Chrònis, paru en 1987 sous le même titre et qui remporta un franc succès en Grèce. L'on découvre les espoirs de ce jeune homme, son combat qu'il ne lâchera jamais, sa ténacité mais aussi l'horreur de l'enfermement et ses désillusions. Passionnant de bout en bout, historique sans jamais être larmoyant, ce témoignage puise toute sa force dans le récit puisque Chrònis s'adresse directement Mihàlis. Ses mots sont forts, empreints de liberté et de sincérité, son discours captivant. le dessin, quant à lui, est de toute beauté. D'un trait fin et expressif, Casanave nous offre de magnifiques planches au charme désuet.

Toi au moins, tu es mort avant... tu as bien fait...
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