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Critique de Henri-l-oiseleur


Voilà un roman passable, distrayant, dans la veine de ceux que l'on a l'habitude de lire d'Anne Rice. L'argument, le résumé de départ, m'avaient un peu inquiété, car on s'attendait presque à une histoire de meurtre rituel, vieille légende antisémite que je m'étonnais de retrouver chez cet auteur. Heureusement, le roman est plein de sympathie pour les Juifs et ne véhicule en rien les calomnies affreuses qui circulent. Azriel, jeune Hébreu doué dont la famille a été exilée à Babylone, est déguisé en figure divine pour légitimer la prise de pouvoir du roi perse Cyrus et la libération de son peuple. Hélas, il tombe aux mains d'un magicien babylonien maléfique qui le tue et fait de lui un esprit surnaturel, un "Serviteur des Ossements", censé obéir aux ordres des magiciens qui le commanderont. Dans la deuxième partie du roman, trois mille ans après, Azriel est chargé de déjouer l'horrible conspiration planétaire d'une secte auprès de laquelle le Temple Solaire ou David Koresh semblent de gentils amateurs. C'est en fait à Jim Jones et à son "Temple du Peuple" terminé en massacre que l'on pense le plus.

Le récit que fait Azriel de sa propre vie est souvent écrit de façon relâchée et surtout très verbeuse. On sait qu'il aime, qu'il est fait pour l'amour, qu'il veut être bon, mais pourquoi le répéter à longueur de page ? La partie de son enfance à Babylone et de son apprentissage d'esprit à Milet est baignée d'une belle lumière antique, un peu gâchée par la sensiblerie agaçante du narrateur. La seconde partie, l'enquête policière dans les milieux hassidiques de New York, est plus faible, perdant l'exotisme temporel et géographique de la première et noyée dans cette fatigante subjectivité du narrateur, dans les étalages de sentiments et le récit détaillé des mouvements de son coeur assoiffé d'amour. Cinquante bonnes pages de verbiage en moins feraient de l'ensemble un roman passable dont on ne sauterait pas les pages. Mais on le sait bien en France, le récit à la première personne est le moyen le plus facile d'écrire, et d'écrire aussi vite que mal.
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