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Critique de palirausoleil


L'histoire commence avec Ota Benga, pygmée, arraché à son pays pour être exposé dans des zoos, qui “ignore qu'il est le personnage central et solitaire d'une tragédie en plusieurs actes. Une histoire qui se déroule sur trois continents et dont les rebondissements se jouent encore sur nos yeux. Une fresque portée par des héros impuissants et des malfaiteurs couronnés, des hommes de bonne volonté et des lâches ordinaires. Avant lui, on a colonisé l'Afrique au nom de la civilisation. Après lui, on l'a pillée au nom des droits de l'homme. Ota Benga fait partie de ceux qui ne comptent pas. Il fait partie des non-personnes.”

Ce livre raconte l'Afrique fin 19è siècle, immense territoire sur la table des négociations, que l'Occident avide se découpe sauvagement, convoitant les meilleures parts, pointilleux sur la découpe mais moins sur la manière.

Ce livre est le vademecum idéal pour tout impérialiste avide d'établir sa colonie et qui se sent à l'aise avec l'indécence emblématique de la suprématie blanche, l'hypocrisie meurtrière de l'action civilisatrice, les récits de jungle et d'autochtones érigés en exotisme écoeurant et l'enrichissement par pillage et massacre (ivoire, caoutchouc, minerais, main d'oeuvre).

Il est à toi ce beau pays est une immense fresque couvrant 20 ans d'histoire, de 1873 à 1896, un récit fleuve à l'image du Congo, vaste, impétueux, ténébreux, aux alluvions sanglantes, au débit hypnotique, dense et foisonnant, à lire le coeur bien accroché, les tripes bien en place.

Il nous mène au coeur de l'Afrique centrale dans le sillage des grands explorateurs, Stanley et Brazza, dans le palais royal de Laeken en compagnie de Léopold II, aux sources de la ségrégation, du KKK et des militants pour les droits civiques, sur les pas de l'écrivain aventurier Joseph Conrad

Ce livre, monumental et important n'a pas eu toute l'attention qu'il mérite.
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