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Critique de Sarindar
Voici l'une des meilleures biographies de Louis IX (1214-1270), dont seul le titre pèche mais en raison d'une logique qui veut que les livres sur cet homme ne peuvent que s'intituler : Saint Louis.
C'est une réussite sur le rappel des faits, sur leur analyse, sur la mise en valeur de la volonté royale de faire le métier de roi tout en essayant d'être fidèle à la morale chrétienne, et sur la difficulté pour un homme en responsabilité de faire correspondre réalité et idéal, sur la dureté de ce roi envers des seigneurs qui lui avaient rendu la vie difficile au début de son règne, non par esprit de revanche de sa part mais pour respecter l'idée qu'il se faisait du devoir d'un souverain placé au sommet et oint religieusement par le sacre. Il sut mettre en échec les coalitions des seigneurs de l'ouest et du sud de la France avec le roi d'Angleterre et fit revenir la paix pour le bien de la France après les affaires de Saintes et de Taillebourg (traité de Paris en 1259). Son idée de servir le droit est dans nos têtes, en raison de l'image du roi rendant la justice sous un chêne, mais la réalité est encore plus admirable : il a permis que les affaires non réglées entre des parties aux prises remontent jusqu'à lui et que de vraies décisions soient prises ; cela s'enracine-t-il dans la tradition biblique toute ramassée dans le jugement de Salomon ? Jean Richard a fouillé les choses sans les enfermer dans les simplifications auxquelles on se contente habituellement de céder. de même, Jean Richard nous aide à comprendre pourquoi le roi partit en Croisade et quelles furent les options stratégiques retenues (Jean Richard ne cherche pas à justifier mais il veut nous donner les moyens de comprendre).
Il ne cache rien des habitudes prises par le roi de se mortifier par le port d'un cilice (chemise de crin) et par l'administration de ce que l'on pourrait appeler la "discipline". Là encore, Jean Richard cherche des explications qui ne se confondent pas avec des jugements sur ces choix qui peuvent étonner.
Au total, cette biographie est l'une des plus équilibrées et des plus éclairantes.
Ce roi ne ressemble pas aux autres : il fait partie d'un siècle qui produit de la richesse économique et du dynamisme dans le commerce et les affaires, mais qui génère aussi, par réaction, un François d'Assise.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
C'est une réussite sur le rappel des faits, sur leur analyse, sur la mise en valeur de la volonté royale de faire le métier de roi tout en essayant d'être fidèle à la morale chrétienne, et sur la difficulté pour un homme en responsabilité de faire correspondre réalité et idéal, sur la dureté de ce roi envers des seigneurs qui lui avaient rendu la vie difficile au début de son règne, non par esprit de revanche de sa part mais pour respecter l'idée qu'il se faisait du devoir d'un souverain placé au sommet et oint religieusement par le sacre. Il sut mettre en échec les coalitions des seigneurs de l'ouest et du sud de la France avec le roi d'Angleterre et fit revenir la paix pour le bien de la France après les affaires de Saintes et de Taillebourg (traité de Paris en 1259). Son idée de servir le droit est dans nos têtes, en raison de l'image du roi rendant la justice sous un chêne, mais la réalité est encore plus admirable : il a permis que les affaires non réglées entre des parties aux prises remontent jusqu'à lui et que de vraies décisions soient prises ; cela s'enracine-t-il dans la tradition biblique toute ramassée dans le jugement de Salomon ? Jean Richard a fouillé les choses sans les enfermer dans les simplifications auxquelles on se contente habituellement de céder. de même, Jean Richard nous aide à comprendre pourquoi le roi partit en Croisade et quelles furent les options stratégiques retenues (Jean Richard ne cherche pas à justifier mais il veut nous donner les moyens de comprendre).
Il ne cache rien des habitudes prises par le roi de se mortifier par le port d'un cilice (chemise de crin) et par l'administration de ce que l'on pourrait appeler la "discipline". Là encore, Jean Richard cherche des explications qui ne se confondent pas avec des jugements sur ces choix qui peuvent étonner.
Au total, cette biographie est l'une des plus équilibrées et des plus éclairantes.
Ce roi ne ressemble pas aux autres : il fait partie d'un siècle qui produit de la richesse économique et du dynamisme dans le commerce et les affaires, mais qui génère aussi, par réaction, un François d'Assise.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
