AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Chocolatiine


Vous souvenez-vous de l'épisode de la saison 5 de Game of Thrones dans lequel on voit Cersei malmenée par une fanatique de la secte des Moineaux qui lui répète : "Confess. Confess". le premier tome de Clarisse Harlove, c'est un peu cela, sauf qu'il s'agit de sa famille lui répétant : "Submit. Submit..."
Clarisse Harlove est une bien malheureuse jeune fille. Pourtant belle, élégante, généreuse, prudente et toutes les autres qualités qu'on puisse souhaiter dans une femme, elle se trouve réduite à l'état de prisonnière par la méchanceté de son frère et de sa soeur, fous de jalousie. Clarisse, en effet, a été favorisée par leur grand-père dans son testament, devant ses parents, devant ses oncles et devant le reste de la fratrie. Il n'en fallait pas plus pour que, peu à peu, débutent les persécutions. Faisant entrer le reste de la famille, à force de menaces et de manipulations, dans ses vues, l'odieux James Harlove est décidé à marier sa soeur, de gré ou de force, à l'horrible monsieur Solmes, avare qu'elle ne peut souffrir.
Pour refuser d'être donnée à ce déplaisant personnage, et parce que ses bourreaux mettent ce refus sur le compte de sa préférence pour monsieur Lovelace, un beau et séduisant libertin qui jure de l'aimer de tout son coeur, voilà l'infortunée Clarisse enfermée dans sa chambre avec interdiction de recevoir et de faire des visites, de recevoir et d'écrire des lettres. Cela ne l'empêche pas de continuer d'entretenir sa correspondance avec miss Howe, sa meilleure amie et, avec Lovelace lui-même.
Je n'irai pas plus loin dans l'explication de cette première partie de l'histoire, de peur d'en dire trop.

Il est bien difficile, en vérité, d'écrire une critique de ce livre, après la façon magistrale dont Denis Diderot en parle dans son Eloge de Richardson, proposée en première partie. Je me bornerai à dire, pour l'instant, que je partage son émerveillement, quoique la soumission de Clarisse à sa famille et ses serments d'obéissance à un père tyrannique m'ait pas moment donné quelque impatience. A sa place, car on en vient toujours à se demander ce que nous aurions fait, à sa place, je pense que j'aurais eu tôt fait de m'enfuir avec Lovelace, sans me laisser martyriser de cette manière par la détestable famille. Mais passons, car cela n'enlève rien au fait que ce roman soit un chef d'oeuvre qui gagnerait à être plus connu en France.
J'avais commencé à le lire en version originale mais, la lecture en anglais du XVIIIème s'étant avérée laborieuse, je m'étais arrêtée à 500 pages, soit à peu près le contenu de ce premier tome. J'ai recommencé du début dans ce que Diderot appelle dédaigneusement "notre élégante traduction française" mais, ne lui en déplaise, celle-ci, que nous devons à l'abbé Prévost, est tout à fait à mon goût.
Je vais donc sans attendre me plonger dans le second tome !
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}