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Critique de Franz


Franz
20 décembre 2023
Le drame en sourdine.
Martin Mahner est à Paris en 1938 au prétexte de travailler sur une thèse qui n'est même pas ébauchée. En colocation avec d'autres Allemands, le couple Maria et Henry, Martin côtoie des réfugiés politiques allemands mais les autorités françaises les ont dans le collimateur et les titres de séjour deviennent de plus en plus difficiles à renouveler. Katerina, devenue orpheline, a francisé son prénom et perdu son accent. Même en gravitant dans le cercle des Allemands exilés à Paris, elle n'en demeure pas moins inaccessible à Martin qui nourrit un amour bien fragile.
Le deuxième tome poursuit sur le long flashback du premier volume soit cinq années plus tard dans la vie estudiantine de Martin qui se défie toujours en secret du nazisme. La vie parisienne de la fin de l'entre-deux-guerres vue du côté des réfugiés allemands est restituée avec finesse et nuance. Si Martin ne brille pas par ses engagements et qu'il demeure peu expansif, il est le témoin d'une machinerie politique écrasante et inéluctable qui se met en place. Même si le dessin n'est pas exempt de maladresse et d'approximation à l'exemple des lèvres que Jean-Michel Beuriot semble avoir des difficultés à fixer sur les visages de ses personnages, le travail précis, documenté, fouillé sur une époque pourtant proche mais totalement révolue est une source constante de satisfaction pour le lecteur qui peut s'immerger à loisir par procuration dans des vies pleines de promesses et de désillusions, entre drames et sentiments. le dessin est au service du récit. Dans la banalité du quotidien, un sourire torve fouaille avec plus de force qu'une violence éclatante.
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