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Critique de jovidalens


Livre lu il y a quelques années et relu avec délectation. Aussi drôle à la seconde lecture qu'à la première.
Quand isolés dans un pays des extrêmes (froid intense, nuit de 6 mois) les hommes se réinventent des rapports humains. Ils se retrouvent à deux dans des stations isolées et rudimentaires. Ils n'ont pas choisi celui qui partage leur vie. Des règles simples : la chasse, les chiens, le dépeçage des bêtes et la préparation des fourrures, la vie de tous les jours et surtout une longue solitude à deux ; heureusement que l'alcool qu'ils distillent eux-mêmes et les jeux de cartes sont là.
Il y a les nouveaux arrivants, apportés une fois l'an (en juillet quand la glace fond) par le bateau qui fait la liaison avec ce coin perdu du monde, et comme des enfants à l'approche de Noël ils attendent avec joie ce que le bateau leur apporte "des bons petits plats, du tabac, de l'alcool du commerce et de nouveaux visages". Et ces nouveaux arrivants ont dans leurs bagages la civilisation de ceux d'en bas. Certains ne resteront qu'un an comme le tatoueur mais il aura apporté à la communauté la reconnaissance de l'Art. D'autres installeront du confort comme des ..."cabanes au fond du jardin" et un certain lieutenant se verra obligé de subir un stage de remise à niveau qui lui permettra d'intégrer la communauté.
Le livre refermé et le rire encore dans la tête, il reste l'importance de la parole et des échanges : ils font des kilomètres dans la nuit noire et le froid glacial pour aller rendre visite à d'autres, et parler , et faire la fête. La fête : tout est prétexte à la faire, même et surtout les funérailles d'un copain. Et je me prends à rêver d'aussi belles, joyeuses et chaleureuses funérailles.
Les animaux, il y en a de deux sortes : ceux qu'ils chassent, les chiens et les animaux "domestiques" : ceux qui le temps d'un hiver vont partager leurs solitudes, apportés par un précédent voyage du bateau ravitailleurs.
Et puis, il y a les presque humains. L'ours, autochtone roublard et costaud avec lequel ils luttent pour conserver leurs territoire de chasse (parfois, ils sont en concurrence) et la femme complètement fantasmée mais si présente.
Ils sont rustres, curieux, chaleureux et inventent une communauté virile par nécessité, mais chargée de rêves, de tendresse et d'inventivité.
Pour conclure, deux remèdes à la solitude : l'alcool et la rencontre avec l'autre ! Et ces chasseurs nous enseignent à composer le cocktail des deux.
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