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Critique de dancingbrave


C'est un terrible roman, un moment très intense d'émotions et de révoltes.
La base ethnologique sérieuse du document est édifiante, on y apprend comment vivaient il y a encore peu de temps les populations Inuits du Groenland. Jorn Riel a le talent de faire passer à travers ses mots les croyances, les ressentis, les joies et les peines de ce peuple soumis aux pires conditions de vie ; traqués comme des animaux par les prédateurs et le froid, survivants dans ce monde hostile dans lequel la moindre erreur tue. Un monde où la précarité est si grande que lorsqu'un membre devient inutile à la communauté, il n'a plus d'autre choix que de s'assoir sur la glace et attendre que la mort froide l'emporte en un lieu enfin paisible.

J'ai été très sensible à l'approche que l'auteur fait de l'animiste abordé par l'évocation du plan d'égalité sur lequel se placent les Inuits avec les animaux, prenant autant soin de leur âme que de la leur ; par le respect que chacun montre aux éléments les entourant.

J'ai encore été interpelé par l'approche que Jorn Riel fait du chamanique au travers de la description de l'envol d'un sage, par un trou aménagé dans le toit de la maison, parti pour demander des explications à l'esprit d'un homme.
Un envol si simple, si évident que jamais il ne nous vient l'idée d'en douter.

La langue de Jorn Riel et simple, claire et forte, à l'image du peuple dont elle se fait le chantre

Bien sûr la fin de l'histoire de Ninioq et Manik m'a bouleversé, m'a choqué. Mais replacée dans le contexte n'est-elle pas la plus belle preuve d'amour possible de cette vieille femme pour son petit-fils ? Je n'en dirai pas plus.

Bref tout est dans ce beau petit roman : sérieux ethnologique servi par une narration vivante et non pesante mais aussi dureté à l'image de celle vécue par ces habitants du grand Nord, du grand froid. Un roman court mais au souvenir qui me troublera surement longtemps.
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