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4.07/5 (sur 3188 notes)

Nationalité : Danemark
Né(e) à : Odense , le 23/07/1931
Mort(e) à : Kuala-Lumpur , le 18/08/2023
Biographie :

Jørn Riel est un écrivain danois.

Nourri aux récits que son père, coiffeur attitré de la Cour Royale, extorquait aux explorateurs polaires de l’époque, comme Knud Rasmussen (1879-1933) et Peter Freuchen (1886-1957), Jørn Riel, à 19 ans, prend le chemin du Groenland en 1950 avec l’expédition Lauge Koch. Il restera seize ans notamment sur une base d'étude de l'île d'Ella.

De ce séjour, il tirera le versant arctique de son œuvre littéraire, dont la dizaine de volumes humoristiques des "Racontars arctiques", ou la trilogie "Le Chant pour celui qui désire vivre".

Dans ces romans, dédiés à son ami Paul-Émile Victor (1907-1995) qu’il a côtoyé sur l’île d’Ella, Jørn Riel s'attache à raconter la vie des populations du Groenland, explorateurs et chasseurs du Nord-Est groenlandais ou des habitants Inuit.

Il reçoit en 2010 le Grand Prix de l'Académie danoise pour l'ensemble de son œuvre.

Il a vécu en Malaisie, où il est décédé le 18 août 2023.
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Source : www.gaia-editions.com
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Jørn Riel est né au Danemark en 1931. Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour. Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel. Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui Transfo Maton

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Citations et extraits (310) Voir plus Ajouter une citation
Regarde comment ça s'est passé pour le cuisinier chinois. Plus le temps passait, plus ça empirait. Il restait planté là à gratouiller sa mandoline et à faire un boucan de tous les diables qui m'empêchait presque de dormir. Ce qui n'allait pas, c'est qu'il lui manquait ce à quoi tu penses, et je crois même que ça lui avait toujours manqué. Quand on en a tâté, facile de s'en passer ! Et du coup, une bonne lampée de schnaps fait aussi bien l'affaire. Mais un garçon comme ça, ça gamberge et ça va vous imaginer des choses.

Valfred rangea le réchaud. Fouillant le placard de la cuisine, il dénicha une boîte de sardines.
- Ça, c'est extra pour la digestion, fit-il en perçant deux trous dans la boîte.
Les yeux au plafond noir de suie, il aspira l'huile.

- Un jour, ça a mal tourné. Il a pris sa mandoline et l'a fracassée contre la cuisinière. Pling ! Plang ! ça a fait et nous voilà sans musique pour le restant de l'hiver. Mais c'étaient ses oignons et j'avais pas à m'en mêler. Seulement, à partir de là, il s'est mis à glapir comme un renard à la pleine lune, et cet air-là, à moi il me plaisait pas du tout. Diable, que je me suis dit, le v'là maintenant qui me prend le vertigo ! Je l'ai poussé sur une chaise et je lui ai parlé comme à une chienne qui n'arrive pas à mettre bas ses chiots, tu sais, d'un ton à le calmer un peu. "Qu'est-ce que je dois faire ? hurlait-il. Qu'est-ce que je dois faire, Valfred ?" Et comme ça, sans arrêt. Que diable peut-on faire quand la première fille publique est à des milliers de kilomètres ? Je le tapote sur l'épaule et lui dis qu'on va arranger ça. "D'abord tu quittes ton pantalon, que je lui ai dit, et après tu cours face au vent du sud-est, du mieux que t'as appris."
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Au menu, il y eut du rôti de bœuf musqué et un rhum fait maison, dont la teneur en alcool était si forte que Bjorgdal tenait la main au-dessus de son verre chaque fois qu'il allumait sa pipe.
« C'est un authentique rhum norvégien, nous expliqua-il, avec essence de rhum, jus de chique, essence d'angélique, et une grosse cuiller à café de poivre noir moulu. »
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- La bobonnes, grogna Bjorken en massant ses épaules douloureuses, là où la baignoire pliante avait pesé tout l'après midi, on devrait pas laisser des calamités pareilles battre la campagne avec un fusil chargé. Qu'est-ce qu'elle raconte encore, Anton ?
- Quelque chose au sujet de bouffer des indigènes.
Herbert rigola.
- Elle a sûrement été chez les cannibales aussi, faut croire. Et là, hé, ben bordel, là au moins elle peut circuler sans risque. Vous imaginez, être cannibale et recevoir la visite de ce genre de châssis, ça vous ferait presque devenir végétarien.
[ ... ]
Lady Herta, elle constituait, elle, en revanche, une déception pour Valfred. La dame était plate comme une planche à laver, habillée comme un bonhomme, froide et muette comme une huître des bancs de la Baie des Rennes. Si Bjorken appelait ce sac d'os une dame, c'était parce que Bjorken ne savait pas comme se présentait une dame. ....
- Beurk, fit-il, et il passa devant Lady Herta ....
[ ... ]
... Vous vous imaginez de voir ce spectre hanté le pays tout l'hiver...
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L'envie de voyager me vint tôt. Elle est née de la personne remarquable que fut mon père, et de ses masques africains. Pendant la guerre, quand les frontières de mon Danemark natal étaient fermées, il restait assis derrière sa table de chêne et taillait résolument son désir de voyage dans le bois Un pied de chaise devenait une mince fille du Nil aux longues jambes, une branche de frêne se muait en figure anthropomorphe aux contours anguleux implorant la pluie. Quand il jeta son dévolu sur le chambranle de la porte de la chambre à coucher, celui-ci se transforma en portail du palace du roi ashanti Saïï Tutu Quamas au Ghana.
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Plus tard, lorsqu'ils furent assis dans la tente devant la marmite bouillonnante, Ninioq expliqua au garçon quelques- unes des règles qu'un chasseur doit respecter afin de ne pas se mettre à dos les âmes des animaux. Ainsi, dit-elle, il était toujours important de verser un peu d'eau sur le museau du phoque après l'avoir pris. Car comme il le savait sûrement, les phoques ont toujours soif, une soif qui persiste après la mort. De même, il fallait veiller au retour à poser son harpon près de la lampe car, après la capture, l'âme de l'animal demeurait pendant un temps dans la pointe du harpon et chacun sait que la chaleur est très apprécié des phoques.
S'il s'agissait d'un ours, il ne devait pas travailler pendant trois jours après une chasse victorieuse et, dans la mesure où cela lui était possible, il fallait qu'il suspende de nouvelles semelles en peau pour l'âme de l'ours, l'ours ayant toujours a marcher beaucoup.
En ce qui concernait les poissons, il fallait qu'il se souvienne de rejeter leurs viscères à la mer aussitôt après la pêche. Ainsi l'âme des poissons avait-elle la possibilité de redevenir poisson alors que, s'il les laissait à terre ou que le courant les y poussait, l'âme mourrait comme le corps. Il était particulièrement important d'honorer l'épaulard, le protecteur de tous les chasseurs, même si en hiver celui-ci se métamorphosait en loup pour vagabonder à terre.
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« Nanungniaq ! » cria-t-il en riant.
Cela voulait dire « chasseur d'ours », et son rire semblait suggérer qu'il y avait quelque chose de comique dans ce titre. Je fis halte à une cinquantaine de mètres du monstre. Rien n'aurait pu m'amener plus près. La créature me regardait fixement et mes jambes se mirent à trembler quand je croisai son regard. Ses yeux étaient injectés de sang par la rage, et j'étais proche de l'évanouissement quand il ouvrit la gueule pour pousser un rugissement de bienvenue si terrifiant que même les plus vieux chiens chasseurs d'ours tendirent l'oreille.
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Prive un coq de soleil, il tombe en quenouille comme un homme privé de travail.
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"Je propose, mon garçon, que tu cloues cette plaque au-dessus de ta couchette pour toujours te remémorer que dans ce bas monde il ne faut jamais s'attendre à la reconnaissance des gens."
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Mais tout était et restait différent. Les rennes demeuraient absents, les animaux de mer venaient puis redisparaissaient et les hommes continuaient à s’entre-tuer. Ces changements avaient commencé depuis longtemps, depuis son enfance déjà. Ils s’étaient insinués lentement, comme le fait la tuberculose, et la plupart des gens avaient eu le temps de s’y habituer et les acceptaient sans demander d’explications. (p13)
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Après avoir dormi, on se rassembla devant la tente de Kokouk pour faire fête à toutes ces merveilles. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas eu de nourriture aussi riche et diversifiée. Il y avait presque de tout dans les grosses marmites en pierre. Oiseaux, animaux marins, eiders cuits entiers et délicieuses jeunes mouettes. Il y avait des côtes de phoque marbré, du foie frais et riche en sang, des intestins, des coeurs et bien d'autres choses savoureuses. Mais surtout, il y avait ces merveilleux petits capelans bouillis.
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