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Critique de MrAZ


Pars par le Cou, la Tête est malade...

Beaucoup de chroniques, rédigées avant la mienne, nous ont parlé de la petite Liv qui est à la fois le principal narrateur et le personnage central. J'ai donc choisi, pour préserver le mystère, de vous parler des prémices de cette folle et palpitante histoire.

La famille Haarder vivait sur la Tête, une petite île danoise au bout d'une île plus grande. Ils en étaient les seuls habitants et pensaient n'avoir besoin de personne. La Tête était reliée à l'île principale par une étroite langue de terre appelée le Cou. D'après Silas, le père des deux garçons (Mogens et Jens), il fallait une petite demi-heure de marche rapide pour aller de leur maison jusqu'au premier hameau de la grande île.

Tout avait bien commencé !
Jens était un enfant aimé ; aussi tendrement aimé que son frère aîné Mogens. Les deux garçons avaient tous les deux hérité de leur père Silas (qui était un excellent menuisier). Mais malgré une éducation presque similaire, les deux garçons ne se ressemblaient pas. Jens était le plus jeune, le plus brun, le plus beau, se disait souvent leur mère Else. Jens aimait la forêt de tout son coeur, Mogens l'aimait avec la raison. Si Jens ne pouvait pas voir un arbre tomber sans verser une larme, Mogens s'empressait de calculer combien d'argent il pourrait en tirer.

Personne ne savait que Silas Haarder et son fils Jens essayaient les cercueils avant de les livrer aux clients. Une fois les cercueils terminés, ils descendaient de nuit à l'atelier et se couchaient dedans, pendant qu'Else et Mogens dormaient. Silas se mettait sur le dos, son fils dans ses bras, et ils restaient là, dans l'obscurité et l'odeur de bois frais.

Un jour que les garçons jouaient au bord de l'eau, leur père Silas chercha de l'ambre. Et il en trouva. Silas expliqua à ses fils que ces petites boules jaunes fascinantes n'étaient pas des pierres. Silas leur en montra une qui contenait une fourmi très ancienne. On avait, disait-il, découvert des morceaux d'ambre contenant des animaux qui dataient de plusieurs millions d'années ! Silas attira leur attention sur les gouttes dorées suintant d'un arbre blessé, cette sorte de jus qui coule à l'intérieur de l'arbre :
– Ce que vous voyez sur l'arbre s'appelle de la résine. Et cette petite boule d'ambre, c'est de la résine très ancienne venant d'un arbre très ancien.
Silas leur avait aussi confié que les anciens Égyptiens utilisaient déjà de la résine pour embaumer leurs morts !

Malheureusement, un jour, Silas Haarder fut découvert par Jens (13 ans) qui traîna son corps à travers la bruyère et la forêt et le déposa dans la cour de leur maison. Jens refusait d'abandonner le corps de son père, et se mettait à crier dès qu'on s'approchait d'eux. le menuisier avait probablement été frappé par la foudre, car il portait des marques de brûlures.

Après ça, Jens devint de plus en plus taciturne. Il finit par totalement cesser d'aller à l'école, mais il travaillait bien à l'atelier dont son frère aîné était devenu le principal responsable.Mais au bout de quelques années, Mogens commença à s'absenter à la ville de plus en plus souvent. Mogens étouffait dans cet endroit étriqué. Un jour, après une dispute avec sa mère, Mogens s'en alla en vélo. Quelques temps plus tard, Mogens prit l'habitude d'envoyer de l'argent tous les mois à sa famille restée sur la Tête.

Puis Else eut des problèmes de santé et dut prendre de l'aide en la personne de Maria Svendsen (la fille d'un libraire). D'abord peu bavarde, comme Jens, elle prit son aise, et ils eurent tous les jours de longues discussions. En juin, il lui montra la lande, et elle l'embrassa dans l'herbe à la vierge.

Puis un jour : « Maria est enceinte, annonça Jens, l'air radieux. »
Les amoureux furent mariés à la hâte par le maire de Korsted, la ville voisine.
Peu de temps après, Maria eut des jumeaux : Carl et Liv.


Nous voilà arrivés à la page 67 de ce fabuleux roman d'Ane Riel. C'est ici que je vous laisse et c'est ici que commencent les aventures de Liv.
J'ai le souvenir d'avoir souhaité que ce livre se termine vite (aux environs de la 200ème page), car la situation décrite par Ane Riel ne faisait qu'empirer et devenait insupportable. Dans un mouvement de crescendo incessant, la vie devient de plus en plus sordide, suffocante.

J'ai adoré.
Âmes sensibles, s'abstenir (mais ce serait dommage).
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