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Critique de Aline1102


"Tell the Wolves I'm Home" est le meilleur roman que j'aie lu depuis "A Little Life", d'Hanya Yanagihara. Ce qui n'est pas peu dire, puisque ce dernier a été mon énorme coup de coeur de 2017.

Dans ce roman jeunesse, nous suivons l'histoire de June Elbus, une jeune ado de 14 ans dont l'oncle vient de mourir du SIDA. L'intrigue se déroule dans l'Amérique du milieu des années 80, et la maladie en question (tout comme l'homosexualité, d'ailleurs) est encore un tabou que l'on n'évoque qu'à demi-mot, voire pas du tout.
La vie de June est donc pleine de non-dits : on ne parle presque pas de la maladie de son oncle, et surtout pas de son compagnon, Toby, accusé par toute la famille Elbus d'avoir refilé le SIDA à Finn (l'oncle de June). Or, on sent tout de suite que June a besoin de parler et de savoir exactement ce qu'il se passe dans sa famille.
En fait, on peut dire que la famille Elbus est assez dysfonctionnelle. Les parents, tous deux comptables, se consacrent entièrement à leur travail et sont rarement à la maison. Et Greta, la soeur aînée de June, est une véritable peste : jalouse et ne supportant pas la pression que sa mère lui inflige (Greta doit réussir pour que maman Danni soit fière d'elle --> vous voyez le tableau), elle se venge sur sa petite soeur.

De ce fait, lorsque Toby décide de prendre contact avec June, cette dernière décide de braver tous les interdits et de le rencontrer. Avec Toby, June a l'impression de retrouver un peu de Finn et, même si la relation avec le compagnon de son oncle n'est pas toujours facile (là aussi il y a des tensions et de la jalousie qui s'immiscent), on voit se développer une belle histoire d'amitié.
Auprès de Toby, June va en apprendre plus sur son oncle, mais aussi sur sa famille et sur elle-même. Certaines vérités, cachées depuis des années, vont refaire surface, non sans mal. Et tout cela va faire grandir June, qui évolue sous nos yeux.

J'ai adoré la plupart des personnages de ce roman (sauf Greta et sa mère, qui étaient insupportables), mais mes deux préférés sont les héros de l'histoire : June et Toby. Ce dernier est totalement loufoque mais, finalement, on se rend compte qu'il y a une certaine logique dans sa folie.

June, quant à elle, semble d'abord très jeune pour son âge : elle se déguise et fait semblant d'être une jeune fille du Moyen âge (période de l'histoire qu'elle affectionne tout particulièrement) perdue dans les années 80. Mais, bien vite, les difficultés et les responsabilités vont la faire grandir et évoluer, jusqu'à finalement lui faire adopter certains comportements d'adultes (puisque June finit par prendre Toby en charge).

L'histoire d'amitié (presque d'amour) qui se met lentement en place sous nos yeux est vraiment bien écrite par l'auteure et on y croit de bout en bout. June ne se jette pas immédiatement au cou de Toby parce qu'il était le compagnon de son oncle adoré : elle se méfie, ne lui fait pas tout de suite confiance et ne se livre pas. Toby, de son côté, semble mal à l'aise. C'est seulement petit à petit que ces deux-là vont s'apprivoiser mutuellement, à travers les souvenirs qu'ils gardent de Finn.

"Tell the Wolves I'm Home" est un roman triste et mélancolique, mais aussi optimiste. Il nous apprend que tout est possible et que l'on peut toujours évoluer si on en a le courage. Et il nous parle d'amitié, d'amour et d'art. Que demander de plus ?

P.S. : n'hésitez pas à le lire en V.O. le niveau de langue n'est pas insurmontable et l'original est bien plus fluide que sa traduction.
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