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Critique de Tachan


Quand l'Arche de Noé rencontre Gantz et la folie de la pop culture japonaise avec l'habillage des grands films catastrophes hollywoodiens, cela donne le détonnant : Gestalt !

Malgré qu'elle semble avoir été écourtée au Japon, Gestalt était la première oeuvre de Yoto Ringo et quelle oeuvre culottée ! Prépubliée dans le Young Magazine au Japon, elle est un vibrant hommage à l'une de séries phare du magazine concurrent le Young Jump : Gantz et en l'espace des 7 chapitres de ce premier tome, on ne peut pas dire qu'il y a tromperie sur la marchandise.

Dans un habillage moderne et actuel, avec un dessin percutant reprenant parfaitement les codes des seinen, Yoto Ringo nous plonge dans une société japonaise où l'individualisme l'emporte et où les réseaux sociaux ont une place prépondérante pour se sentir exister. Représentant parfaitement cette évolution, son héros Soso va pourtant se retrouver embarquer dans un engrenage qui, aux côtés de sa camarade Hanami, va le pousser à évoluer, mais à quel prix !

Avec un ton déjanté et sans concession, Gesalt nous propose une fable moderne sur le thème de l'humanité est trop pourrie, il faut la changer radicalement quitte à faire des dégâts VS sauvons quand même cette humanité où tout n'est pas à jeter. C'est volontairement agressif et provocateur, mais vous savez quoi ? ça fonctionne ! J'ai vraiment pris mon pied dans ce premier tome fort divertissant où certes nous sommes dans un gros WTF où rien n'est vraiment à prendre au premier degré mais où tout est bien rodé pour nous divertir et nous percuter.

J'ai aimé la façon dont l'auteur revisite des classiques de notre pop culture : l'arche de Noé, les films catastrophes, les prédictions de fin du monde à la Nostradamus ou encore les jeunes héros à la Gantz. On sent bien que ça va à 100 à l'heure et que les personnages sont très stéréotypés comme l'aventure qu'ils vivent mais ça ne m'a pas dérangée tant que c'était percutant. Je me suis amusée de les voir ainsi brutalement propulser dans un autre monde aux règles bien cruelles derrière ce vernis de paradis. Leur gardien est un modèle de WTF complet avec ses allures flippantes de fan de la culture japonaise qu'il arbore à qui mieux mieux pour cacher sa personnalité de psychopathe et leurs pouvoirs qui sortent de nulle part ont des allures de gros délire également, encore plus avec leur bouton de contrôle dans l'oreille xD.

L'ensemble est bien dérangeant car l'auteur n'hésite pas à nous plonger brutalement dans une horreur indicible aux moments les plus inattendus. Suivre ces jeunes "héros", à qui on a imposé un destin et une mission sans le leur demander avec des pouvoirs qui les dépassent, est une belle allégorie de la vie d'adulte et ses responsabilités qu'on fait parfois peser trop vite sur les épaules des jeunes sans que ça vienne d'eux, juste en leur imposant. Ici, on sent qu'ils vont se rebeller, y réfléchir et chercher une voie médiane. J'ai hâte de voir si cette possible portée philosophique sera exploitée où si on va en rester juste à un divertissement explosif et subversif, ce qui ne serait pas pour me déplaire non plus.

Fable moderne mélangeant mythologie chrétienne et analyse froide de notre société moderne, Gestalt est un divertissement percutant et efficace, totalement déjanté et barré par moment, horrible et cruel parfois, probablement un peu trop stéréotypés et sans nuance, mais avec une belle énergie le rendant addictif et prenant. J'ai beaucoup aimé les propositions de ce premier tome et j'attends de voir si la suite, bien que courte, sera le faire encore plus décoller !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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