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Critique de Nathalire


Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres, sans que l'on sache vraiment pourquoi ni qu'on les connaisse réellement... un ressenti furtif, une sensation, une intuition peut-être... Charb était de ceux-là pour moi, depuis toujours. J'ai donc été particulièrement secouée par sa mort dans l'attentat du 7 janvier 2015, et intéressée par "Une minute quarante-neuf secondes" de Riss lorsque j'en ai entendu parler.

Dès les premières lignes, je suis conquise, par la lucidité, l'humilité, la sincérité qui s'en dégagent :
"Se croire capable de partager cette expérience avec les autres est une entreprise perdue d'avance."
Et c'est exactement ce que je ressens également : il va être extrêmement difficile de partager cette expérience, mais je vais essayer quand même.

C'est un livre bouleversant, qui m'a fait pleurer mais aussi rire, Riss n'est pas un membre de Charlie Hebdo pour rien.

Il y rend hommage à ses collègues et amis, morts ou blessés durant l'attentat du 7 janvier 2015. Toutefois, il n'y parle pas uniquement de l'attentat meurtrier de Charlie Hebdo. Il évoque de façon plus générale son rapport avec la mort : ses premières rencontres avec elle, ses questionnements et appréhensions. Il partage aussi ses convictions, son engagement à défendre la liberté d'expression. Il s'y dévoile aussi, en partageant des souvenirs d'enfance, son arrivée dans le monde de la presse, ses reportages autour du monde,...

Ce livre, en plus d'être bouleversant, je l'ai trouvé passionnant. Nous sommes plongés tour à tour dans les souvenirs de Riss, concernant sa vie, l'attentat, mais aussi ses souvenirs avec des victimes de l'attaque, ses ressentis et "l'après attentat", le tout délivré sans voyeurisme ni sensationnalisme.

Enfin, j'ai trouvé son écriture belle, sans fioritures. J'ai apprécié la pudeur et la clarté de réflexion incroyables qu'il manifeste. C'est le récit d'une victime sans victimisation, il explique d'ailleurs qu'il préfère le mot d'innocent à celui de victime. Il y a de la rage dans ce texte, mais aussi de l'empathie, et toujours de l'engagement, en toute humilité. Riss interroge davantage qu'il n'apporte de réponses. C'est un livre salutaire. Je l'ai refermé en sentant qu'il ne me quitterait jamais tout à fait...
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