Ils avaient envie que leur cadre de vie reste une page blanche le plus longtemps possible.
La porte est blindée et ils la considèrent avec reconnaissance, comme si elle allait contribuer à l'avenir à ce qu'on ne vienne plus leur demander de comptes.
Surmonter ses peurs, ne pas ralentir les autres, vivre dans une certaine promiscuité… Elle aime l’idée qu’elle pourrait sortir différente de ce type d’aventure.
Lui qui se félicitait d'être à deux pas de son domicile s'est aperçu qu'il lui manquait un sas.
Elle imaginait de grands espaces où les gens pouvaient se rencontrer, discuter, au lieu de vivre comme dans son hlm, repliés sur eux-mêmes.
Comme il sait désormais qu’il va partir, ce paysage qu’il avait fini par prendre en grippe lui est devenu indifférent.
« Quand ils regagnent la salle à manger, un autre morceau d’Higelin passe. Les premières notes qui retentissent dans la pièce sont aussi belles que tragiques, et Chrystelle se laisse emporter par les paroles. La chanson semble venir de très loin pour lui parler d’un proche, une personne qu’elle aurait perdue de vue. Qui ai-je pu délaisser ainsi? se demande-t-elle, soudain gagnée par une nostalgie délicieuse. La séquence musicale continue de la tenir en haleine pendant un bon moment, jusqu’à ce que le cri d’Higelin explose enfin dans l’air : »Alors pars, surtout ne te retourne pas, oh pars! » ».
« La découpe de l’appartement était on ne peut plus rationnelle, un rectangle de cinquante mètres carrés, sans recoins ni mauvaises surprises. »