Je me tiendrai là
gémissante et docile
remuement impudique
à frayer sur ta peau.
Je me tiendrai là
pour ne pas défaillir
quand le ciel se délie
aux abords de tes lèvres.
À qui dirais-je tes yeux
lorsqu’ils se perdent
ce bruissement cette plainte
pour quelle prière au fond du corps
Dans l’instant qui s’achève
sur des mots transparents
je voudrais repousser
nos limites incertaines
Certains horizons se ferment
pour accueillir le jour
Nous achevons la nuit repliés
Que seront nos gestes à venir
corps en retenue cœur battant
Tu me devines éparse et nue
mille fois tu me désires
mille fois ta main retient le cri
caresse les ombres
Je ne sais pas la courbure du corps
brûlante qui nous rejoint
Je me tiendrai là
gémissante et docile
remuement impudique
à frayer sur ta peau
Je me tiendrai là
pour ne pas défaillir
quand le ciel se délie
aux abords de tes lèvres
Notre remontée s’enlise
su des nuages en mal d’azur
Fragile je demeure arrimée
au large de l’horizon
et j’attends que ton cri
s’éveille enfin
La mer se loge au creux de nos silences
Entends simplement le ressac
le fracassement sur les parois
entends le gris du vent
Qui sommes-nous donc
dans ce frôlement des eaux
Il y a des jours
où l’on voudrait la mer
on voudrait des lèvres à goûter
une fenêtre à ouvrir
bien à l’abri des mots ravageurs
que le silence retient
Tu brûles un instant d’infinité
lorsque ton regard se pose
Le ciel se tait
s’estompe jusqu’à la brume
et du centre des lueurs
s’allonge un matin pâle