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Critique de ardoise


J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque parce que j'ai comme toujours eu l'idée très vague que je donnerais un jour mon corps à la science &, il y a pas très longtemps, au détour d'un épisode de Six Feet Under, je me suis aperçue qu'en fait c'est une belle expression qui dit pas grand-chose. J'ai commencé à me demander sérieusement en quoi ça consistait. Je suis tombée sur Mary Roach, & je me suis dit qu'elle m'éclairerait peut-être.

C'est un livre qui demande un estomac solide. On y traite des usages plus "conventionnels" des cadavres, soit les cours d'anatomie, dissections & autres exemples pédagogiques, avant de s'attacher à décrire toute la batterie de tests auxquels sont soumis certains corps : l'utilité d'un sac gonflable latéral en cas d'accident de la route, la balle de fusil la mieux à même de vous stopper sans vous tuer, les meilleures chaussures à porter si vous marchez sur une mine antipersonnelle. Puis on tombe dans le grand n'importe quoi, lequel inclue le cannibalisme, la greffe de tête, le compostage de restes humains & la plastination.

& le problème pour moi est là : l'auteure ratisse tellement large qu'elle finit, surtout dans le dernier tiers du livre, par s'éloigner du sujet. On sent parfois qu'elle a un peu fait le tour de la question mais qu'elle veut quand même continuer à choquer le lecteur -- comme quand elle commence à parler de jeunes Chinoises qui, entre le Xe & XIIe siècle, étaient à peu près forcées de se découper des bouts de cuisse, de les préparer en soupe & de les donner en guise de médicament à leurs belles-mères malades. C'est pas nécessaire. C'est juste du show-off-age anecdotique. (&, plus prosaïquement, on parle plus du tout de cadavres.)

L'auteure passe aussi beaucoup de temps à se plaindre de toutes les dégueulasseries auxquelles elle assiste, en auquel cas je compatis, vraiment, tout en me demandant pourquoi elle a décidé d'écrire un livre sur des cadavres si elle avait pas particulièrement envie d'en voir de près. de plus : le quatrième de couverture parle d'un "humour noir jubilatoire", mais je pense que ça tombe parfois un peu dans l'insensibilité -- quand elle décrit de façon pseudo-humoristique, en note de bas de page, la triste fin d'une mannequin britannique qui est morte après avoir ingérer dix kilos de nourriture & fait exploser son estomac... je vois pas pourquoi ce serait drôle.

Mais! C'est une insensibilité qui a ses bons côtés, parce que ça permet à Mary Roach de dépasser les tabous qui entourent le corps après la mort & de livrer un exposé honnête & exhaustif sur l'utilité qu'un cadavre peut avoir pour les vivants. J'ai compris ce que c'est que de donner son corps à la science. & j'ai encore l'intention de le faire.
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