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Critique de Zoeprendlaplume


Caramba. Complètement raté. Quand j'y repense, je me dis que cette fin d'Axis annonçait vraiment bien Vortex. Ce roman pour moi, c'est vraiment le badaboum patatras de la série (mais cela n'engage que moi, parce que j'ai rien pigé à ce roman ! Lisez d'autres retours et vous serez surpris tant les avis divergent, tant sur Axis que sur celui-ci).

Bref, ça commençait pourtant plutôt pas mal. J'ai retrouvé là une structure similaire aux deux tomes précédents. Certes, on est ici dans une temporalité différente, 40 ans après la fin des événements de Spin, avec une deuxième trame intégrée qui raconte un futur potentiel 10 000 ans plus tard. Mais dans le fond, même système : des personnages lambda dans leur vie quotidienne marquée par le spin. Ici, on suit Sandra et Bose, qui s'associent pour sauver un gamin d'un établissement de santé/assistance sociale, Orrin.

Et franchement, pour moi ce schéma arrive en bout de souffle. Toute l'épaisseur, la consistance et la passion des personnages du premier tome s'est évaporée. Déjà Axis m'avait semblé plus faible sur ce plan. Mais Vortex encore plus. Sandra et Bose sont d'une banalité et d'un inintérêt assez flagrants. Si l'enquête de Lise dans Axis ne m'a pas passionnée outre mesure, celle menée par Bose et Sandra m'a semblé encore moins captivante. Beaucoup moins de personnages secondaires, bref : la richesse sur ce plan de Spin est loin.

D'autre part, j'ai eu la sensation de me trouver entre Retour vers le futur et Interstellar : ça commence à devenir un peu rude pour moi.
L'intérêt de Vortex est de lier étroitement deux trames temporelles. Sandra et Bose mettent la main sur les carnet d'Orrin, qui raconte un potentiel futur, autour d'un dénommé Turk (oui, le même Turk d'Axis, qu'on a laissé dans un tableau surréaliste à la fin d'Axis et dont on ne savait pas trop ce qu'il advenait de lui). Là, ça commence à devenir compliqué pour moi. Revenir en arrière, OK. Aller plus loin dans le futur, OK. Mais j'ai du mal à me séparer de l'image du temps comme d'une frise : aussi, quand futur et passé se superposent, se mélangent et se chevauchent pour se modifier mutuellement, là je n'y arrive plus.

En revanche, on explore de nouvelles choses, plus novatrices que l'était Equatoria. 10 000 ans plus tard, nous voici donc sur Vox, un archipel d'îles flottantes, et construit sur des démocraties très différentes, reliant les individus via un réseau implanté dans la nuque de chacun. C'est plutôt intéressant et le roman aborde la question de faire cité ensemble, de manière plutôt intelligente. Idéal pour glisser quelques propos et réflexions philosophico-politiques. Même si je me suis sentie un peu paumée là-dedans. J'ai bien aimé aussi le personnage d'Allison, jouant là encore sur une temporalité double. Malgré tout, j'ai gardé quand même une impression de ne pas totalement capter ce qui se jouait là, à part peut-être la question de la survie de l'Homme et de l'Humanité.

Et la fin c'est un scandale.
Le roman s'étale, quand PAF ! C'est la fin. Un dernier chapitre que je ne comprends pas, à plusieurs points de vue. D'abord, s'il apporte toutes les réponses qu'on attendait, il le fait de manière très abrupte. Ce dernier chapitre, on dirait un addendum au roman, écrit par l'auteur pour se débarrasser enfin de son truc, comme s'il ne voyait pas comment faire ça de manière romanesque. Ça pue l'artifice.
D'autre part, c'est franchement incompréhensible. Moi en tout cas, je n'ai rien, mais alors rien compris. J'ai rarement lu un tel tissu de trucs inintelligibles pendant 50 pages. Pendant 1150 pages, on a quelque chose de construit, pierre par pierre, avec pédagogie, dialogues, petit pas par petit pas, émotion… et là Wilson nous balance un parpaing dans la tronche, du style « tiens, démerde-toi avec ça ». Mais quel gâchis ! Inutile de dire que de ce fait, je n'ai pas saisi les réponses, hein. C'est ballot. Quelle frustration, en plus.
Et pour finir, c'est indigeste. Non seulement on n'y comprend rien, mais en plus c'est mal écrit. Maladroit, avec plein de concepts fumés, de vocabulaire d'initiés… Je n'ai jamais autant peiné à finir un bouquin.

Bon, certes, je n'ai pas capté le fond du truc. C'est frustrant, parce que ma connaissance des Hypothétiques reste limitée, je n'ai pas les réponses au pourquoi ni au comment. Et je pense être passée à côté du message au coeur de Vortex.

Malgré tout, je m'en fous un peu. Parce que j'ai véritablement adoré le premier tome et vraiment beaucoup le second. Et comme je pense que Spin se suffit à lui-même, on n'a pas besoin des réponses. Je pense que l'enjeu de la trilogie ne réside pas dans la connaissance du comment et du pourquoi mais dans comment on fait, comment on s'adapte, comment on vit avec, comment on fait autrement. La trilogie pose la question de qui on est, évoque le fait qu'on construit notre vie et notre fonctionnement sur notre connaissance présupposée de notre environnement, et qu'on pense immuable ce qui ne l'est pas.


Pour conclure sur cette série, je garderai un très bon souvenir de cette trilogie et de ce qu'elle aura généré comme émotions chez moi. certes, Vortex m'aura bien fait suer. Mais bon, je préfère ça qu‘un bouquin qui ne me laisse aucun souvenir.
Plus sérieusement, je vous recommande chaudement la lecture de Spin. Ce premier tome est brillant, captivant, plein de souffle, crédible, beau et émouvant, provoque émerveillement et vertige en même temps, aborde plein de choses avec intelligence… Un excellentissime bouquin de SF que je ne suis pas prête d'oublier !
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/r..
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