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Critique de lilyarnaud


L'Ombre de la Montagne est la suite du premier roman (partiellement) autobiographique de Gregory David Roberts, Shantaram. L'histoire se déroule dans les années 80 et Lin, le personnage principal, s'échappe d'une prison haute sécurité en Australie et se réfugie à Bombay où il s'intègre à la population d'un bidonville dont il devient un peu malgré lui le docteur, puis rentre peu à peu dans le monde de la mafia, sous la coupe d'Abder Khader Khan, figure de parrain mystique et paternelle.

Shantaram fait sans conteste partie des livres qui m'ont le plus marquée. Je l'ai dévoré page après page accompagnée par sa galerie de personnages hauts en couleurs, développant au fil de l'histoire une fascination pour l'Inde qui est encore vivace aujourd'hui.

Pourtant je n'ai pas vraiment accroché avec l'Ombre de la Montagne et j'ai du interrompre ma lecture à de nombreuses reprises avant de réussir à terminer le livre. J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les nombreux personnages - Lin bien sûr mais également Lisa, Karla, Didier, Abdullah - , d'où les deux étoiles, mais j'ai été déçue par l'histoire et agacée par le style.

Dans ce second opus, Lin doit se reconstruire après la perte de personnes qui lui sont chères et dans le même temps se retrouve au milieu d'une violente guerre des gangs. le scénario semble intéressant et pourtant l'action est extrêmement lente et progresse laborieusement. Là où les digressions dans Shantaram avaient le mérite de fournir un tableau chatoyant de la vie et de la culture indienne ou bien de la ville de Bombay, l'auteur se lance ici dans de longues introspections qui n'apportent rien à l'histoire ni à la compréhension des personnages et finissent par sérieusement lasser.

Cela va de paire avec un style très ampoulé, parfois même moralisateur (je précise que j'ai lu le livre en anglais à sa sortie donc certains de ses aspects sont peut-être moins sensibles dans la traduction française). Les aphorismes et maximes sur la vie, la mort, l'amitié, la fidélité, l'amour, etc rythmaient déjà l'écriture dans Shantaram mais ceux-ci étaient selon moi mieux amenés, plus pertinents et moins nombreux. Dans l'Ombre de la Montagne, ce qui se veut un style lyrique devient pesant, prétentieux et casse le rythme de la lecture. le style gagnerait à mon avis à être plus simple et incisif.

Un livre à conseiller aux nostalgiques de Shantaram donc, mais qui est loin d'atteindre les sommets de plaisir romanesque du premier volume.
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