À l’aéroport, la femme au guichet leur donna leur billet sans poser de questions ou sans leur demander d’argent, comme toujours. Dans l’avion, Selphie se retrouva à côté du hublot. Elle qui n’avait jamais quitté le sol russe, voilà qu’elle était devenue une véritable habituée des voyages en plein ciel ! Entre les nombreux avions qu’ils avaient pris depuis leur départ de Russie et les heures passées dans les bras du démon volant de nuit, elle avait dû cumuler suffisamment de temps en altitude pour décrocher son baptême de l’air.
L’avion passa au-dessus de l’océan indien, elle aperçut après quelques heures les côtés de Madagascar puis ils survolèrent...
— Gabi...
— N’aie pas peur.
Quoi ? Les yeux du démon la fixaient avec une intensité brûlante. Elle ne saurait dire ce qui s’y cachait. Puis il se retourna vers son frère.
— Tu as fait le bon choix, commenta Baäl. Crois-moi, tu ne le regretteras pas.
Gabigaël descendit les marches et s’approcha de son aîné avant de s’agenouiller respectueusement devant lui. Le démon en toge l’observa avec complaisance.
Puis soudain, le son se figea. Le temps même s’arrêta.
Ses lèvres se mirent à trembler, son teint dégringola encore d’un cran sur l’échelle de la pâleur.
— Qui… Qui es-tu ?
Un sourire carnassier m’échappa.
— Gabigaël ! Démon de la ruse et de la traîtrise ! Pour te servir !
Sa tétanie soudaine laissa finalement place à une grande agitation. Il se recroquevilla sur lui-même, tentant de ramasser maladroitement l’arme à feu perdue dans sa chute. Le pauvre bougre tremblait si fort que le petit revolver faillit bien lui échapper une seconde fois des mains.
Et moi qui désirais un combat épique !
Tu t'attendais à quoi ? Au prince charmant ? C'est un démon, pas un mannequin !