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Critique de hcdahlem


Premier roman d'un paysan suisse, «Berger sans étoiles» , dont la première édition date de 1984, est un petit bijou, truculent et dramatiquement vrai.

Rares sont les oeuvres qui laissent une telle impression de force, d‘authenticité. Jean-Pierre Rochat a si bien réussi à faire passer son message que quelquefois on se prend à jurer avec lui. Il est impossible d'être indifférent à cette histoire, à ce cri de révolte d'un berger qui nous raconte son quotidien dans les montagnes suisses. Nous sommes loin des rêveries bucoliques de soixante-huitards reconvertis qui chantaient le retour à la terre, la communion avec la nature, le corps sain dans un esprit sain. Ici, il est d'abord question de solitude. le grand mal des mâles de la campagne, explique l'auteur, c'est de n'avoir personne à attendre. Une situation qu'il comprend du reste fort bien: les filles ont raison de refuser les journées de quinze heures, les semaines de sept jours, les années sans vacances, la soumission aux caprices de la nature et de l'exploitation agricole qui porte si bien son nom.
Le mari crevé qui ne peut guère consacrer de temps à son épouse à la clé. Un tableau trop noir? Même peints en rose, les travaux de la terre laissent une fatigue éternelle… Ce court roman, récit d'une année dans les pâturages jurassiens, est un chef-d'oeuvre. Car il ne faut pas s'y méprendre, la langue crue qui se mélange à la poésie est ici le fruit d'un travail sur la langue qui emporte le lecteur!
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