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Critique de Ziliz


Ziliz
14 février 2021
« Nan mais... oui... comme ça du jour au lendemain... il a acheté ce truc-là... il souffle dedans toute la journée... Si, je te jure... N'importe quoi. »
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Ce truc-là, c'est une trompette, et ce lendemain ne suit pas n'importe quel jour mais un sinistre vendredi 13, celui d'une série d'attentats à St-Denis et à Paris, dont celui du Bataclan.
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Les grandes douleurs sont muettes, paraît-il, et souvent solitaires (même lorsque le drame est partagé par une famille, par une foule) mais pas forcément silencieuses.
Ici, c'est un cri, c'est un chant ♪♫ - ah non, pas ça, pas lui... ou alors un chant funèbre.
C'est un cri de douleur, pas d'allégresse, un long cri exprimé avec une trompette. Par un seul homme, mais qui résonne dans toutes les têtes autour, et il y a du monde dans cette cité.
Un cri, un bruit, un son ininterrompu qui rend fou et qui inquiète :
« Tu vas voir ! Ça va nous faire des ennuis, comme Charlie, pire même.
- Ah bon ??! Comment ça ? Des ennuis ?
- Bah ! pour nous... les Arabes !
- On a rien à voir avec ça nous... Rien. (...)
- Parce que tu crois que les gens vont pas tout mélanger. Pas faire l'amalgame... ? Et puis s'ils ne le font pas t'inquiète, la presse le fera pour eux. »
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Malgré la douleur, le désespoir, le ton est plein de tendresse - avec, de nouveau chez Gilles Rochier, ce personnage d'ami fidèle qui accompagne et essaie d'apaiser par tous les moyens son copain en souffrance, en danger, au bord du gouffre.
Le lecteur est sur le fil, entre drame et comédie. On arrive à sourire, parce que les idées du pote Kader sont variées, amusantes, et donnent lieu à quelques échanges surréalistes.
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Encore un bel album de cet auteur talentueux et sensible. ♥
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