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Critique de temps-de-livres


« Je ne suis pas un clown » reste le seul succès du groupe musical Les Franges. Mais depuis 1968, personne n'a plus entendu parler d'eux. 50 ans après, Benoit Gamin, un podcasteur amateur fait des recherches et découvre que le groupe aurait participé aux événements de mai 1968.

Voilà un récit original. L'histoire, telle qu'on la connaît serait fausse… S'il y a eu des échauffourées en mai 1968, ce n'est pas la faute des étudiants, mais celle d'un groupe de musique. Cette uchronique loufoque commence plutôt gentiment, mais au fur et à mesure des événements, l'auteur s'amuse avec l'histoire et ses personnages.
« L'histoire est écrite par les vainqueurs ». Cette expression de Robert Brasillach pourrait être le sous-titre de ce livre. Juanjo Rodriguez n'hésite pas à jeter des braises dans le feu, sur les cendres du cinquantenaire de mai 1968. Sous des airs de gentille comédie, il interroge le lecteur : Et si on nous avait menti ? Est-il possible que le gouvernement au pouvoir mette un complot en place pour ses propres intérêts ? En effet, derrière les événements de mai 1968, un cabinet noir tente de baîllonner la colère des étudiants et ce, par tous les moyens. A priori, ce résumé n'a rien de loufoque, mais quand ont lit le point d'uchronie (le moment dans l'histoire où tout bascule) et la façon de traiter les personnages, on ne peut que rajouter loufoque à ce récit.
En effet, le groupe musical des Franges est tout jeune et si la quatrième de couverture montre sa rébellion envers l'ordre établi, la cohésion des musiciens est encore à faire. Chaque membre essaie de ramener la couverture à lui, sauf Magilla, trop bête pour pouvoir y penser. Pendant tout le récit, ils ne font que deux choses, jouer de la musique et courir (après avoir joué). Est-ce qu'on les poursuit à cause de la musique ou d'une autre action ? A vous de le dire. En face d'eux, il y a deux opposants : La police, qui fait son travail et les étudiants. Ces derniers ne sont pas en odeur de sainteté. Juanjo Rodriguez les montre comme des enragés, plus noyés dans leurs différences politiques (trotskistes, anarchiste, lacanien, etc) qu'autre chose. L'auteur aime jouer avec le comique de situation et ne s'en prive pas : Comment sortir de la Sorbonne quand on est cerné par les étudiants, comment rendre un hommage caché au Général de Gaulle à travers un café, etc. on rit des mésaventures de nos « héros » qui se baladent de la Sorbonne, au club de jazz, de la prison à une communauté hippie…
Le graphisme oscille du côté du semi-réaliste, un bon choix vu le genre humoristique du récit, il faut s'arrêter sur le choix des couleurs. Au lieu de faire des couleurs, l'auteur a préféré mettre en avant une couleur par scène. Une décision originale mais qui prend tout son sens vu les ambiances qu'elle fait ressortir.

Malgré quelques défauts du premier album, Juanjo Rodriguez étonne. le pitch est original et l'histoire est loufoque à souhait. Nous souhaitons que le lecteur lui donne sa chance et qu'il ne croule pas sous les nouveautés de la rentrée littéraire. Pour finir, on ne peut que rire du rapprochement des Franges avec la collection Comix Buro. La pochette de l'album montre Mao Zedong quelque peu maquillé, tandis que le logo de Comix Buro s'inspire de costume Mao
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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