AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 38 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
1 avis
Une belle couverture au teint bleu et des jeunes filles qui dansent et un titre "les orphelines du mont Luciole".
Mais qui sont ces jeunes enfants, ces orphelines. le mont Luciole, avec un nom si poétique et qui ne peut que nous entraîner dans des mystères, et tenter de se souvenir.
L'auteure narrateur va plonger dans ses souvenirs d'enfance et va se questionner comme une sorte d'enquêtrice sur ce château qui domine le village d'enfance, Sorcellin, dans les Monts lyonnais et qui aurait été le lieu d'un orphelinat. Celui-ci a été fermé brutalement car un drame, une épidémie, la fièvre espagnole a décimé les jeunes filles de ce lieu, sans toucher les villageois. Et plus personne ne semble s'intéresser à ce lieu et aux souvenirs de ces gamines, qui étaient elles, d'où venaient elles ou sont elles enterrées ??
La narratrice va alors, comme quand elle était une petite fille mener une enquête. Gamine, elle aimait partir dans les rues du village, dans la forêt, dans les ruines du château chercher à comprendre, glaner des objets, des plantes. Et quel est ce lieu de culte, une sorte de petit Lourde ? Elle recherchait aussi ses origines et essayer de questionner ses grands parents : un de ses grands pères ne souhaite pas lui raconter trop le passé de sa famille, car elle, elle a un autre grand père, qui est venu d'Espagne. Elle est une sorte d'étrangère dans la famille. Physiquement, avec ses boucles brunes, alors que toute la famille est blonde, avec ce nom à consonance étrangère alors que les autres membres de la famille portent des noms de lieux de la région. Avec une belle écriture, l'auteure nous entraîne dan les rues du village, à l'ombre de mystérieux château, ancien orphelinat, abandonné, muré mais aussi dans son imaginaire de gamine, imaginaire alimenté par des contes, des souvenirs familiaux glanés lors de repas dominicaux, par des traces dans les murs des maisons, par des photos retrouvées dans des malles de grenier, dans des expositions (ces hameaux des monts lyonnais étaient des hameaux où des tisseurs, des canuts travaillaient dans leur maison et livraient ensuite leur travaux à la grande ville, Lyon).
Elle va alors nous raconter la vie de ses grands parents, leurs histoires qui lui a été raconté ou ce qu'elle glane, à travers de vieilles photographies, des "reliques", comme les outils des canuts, les canuts dits de la campagne.
Un texte très personnel mais un texte qui parle des souvenirs, des dits et non dits dans les familles, des dits et non dits de l'histoire de territoire, de lieu. Pourquoi tant de mystères et de silences sur ces jeunes orphelines décimées et oubliées ?
Cette quête personnelle nous entraîne dans les souvenirs familiaux, mais aussi dans les souvenirs d'un territoire, le passé ouvrier de ces territoires, de lieux abandonnés, laissés en friche puis leur transformation moderne avec ces promoteurs lyonnais qui viennent bâtir des zones résidentiels.
Difficile de préserver des traces, des souvenirs.
"La Terre devait nous garder toujours, ne tient pas ses promesses, ne se fait plus refuge pour les gamines du village de Sorcellin, mortes de la maladie venue d'un chez-moi que ne ne connais pas." p140
Hasard des sorties, je viens de voir un petit bijou de cinéma d'animation "interdit aux chiens et aux italiens" et il y a aussi un épisode sur la fièvre espagnole, quand l'un des hommes du village italien rentre de la première guerre mondiale et des horreurs des tranchées, il retrouve son village décimé par cette fameuse fièvre.
#LesOrphelinesdumontLuciole #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          70
Le village de Sorcelin, sur les monts du Lyonnais, dissimulé au monde par un orphelinat abandonné et son château blanc.
Imposantes bâtisses devenues personnages à part entière de cette histoire, les longues descriptions qui en sont faites font de ce texte un vrai roman d'atmosphère où les bâtiments donnent son coffre au récit. Démonstration est faite que rien ne raconte mieux les histoires que les lieux, que les murs.

L'orphelinat se fait le théâtre de tous les possibles dans l'imagination de la jeune narratrice au nom espagnol. Des orphelines toutes mortes d'un coup devenues fantômes, fées et partenaires de jeux, un pensionnat qu'il faut à tous prix sauver de l'appétit sans bornes des promoteurs immobiliers… les souvenirs d'enfance deviennent les obsessions de l'adulte. Il faut comprendre et faire parler les pierres qui ont été témoins des vies qu'elles ont abritées.

Le récit fourmille, les bonds dans le temps sont fréquents, les digressions également mais cela contribue à cette atmosphère unique et foisonnante : le passé, les souvenirs et absurdités de l'enfance, les croyances d'il y a 100 ans et les actuelles, les ravages des guerres et des épidémies, la fête des Lumières… Toutes forment finalement un puzzle aux pièces inséparables, contribuent au portrait de ce village et des familles qui l'ont habité.
.
De sa plume descriptive, métaphorique et souvent poétique, Isabelle Rodriguez donne vie aux objets, à la nature, aux espaces et aux souvenirs qui sont les siens. Vivant et immersif, le récit appelle aux 5 sens, les descriptions sont visuelles et colorées, les odeurs enivrantes et nos doigts effleurent les matières.
Un roman délicat et envoûtant autour de l'inépuisable sujet de la transmission.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60
Dans un premier temps, j'ai été captivée par la couverture de ce roman « Les Orphelines du mont Luciole » où nous voyons des jeunes filles en uniforme dans une cours, une photo ancienne et puis en commençant ce premier roman, j'ai été subjuguée par la plume poétique de l'auteure « Dans la cour de l'école, l'ombre déployée depuis l'arrière de l'orphelinat nous parvient en flaques mouvantes ».
Alors débute l'histoire d'une jeune fille amoureuse d'un grand bâtiment déserté de son village, un ancien orphelinat, l'histoire d'une jeune fille envoutée par les fantômes des jeunes orphelines « Elles sont revenues en fantômes, car elles sentent bien que nous les oublions, que nous ne cherchons pas à savoir ; elles refusent l'oubli que la destruction de leur maison finirait de sceller » cette jeune fille n'a pas peur des fantômes de ces jeunes orphelines, elles les recherchent, elles parlent à ces jeunes orphelines… au fil des pages, j'ai été happée par cette histoire, par les révélations (la cause de la disparition des orphelines, etc…), par les émouvantes promesses faites par une si jeune fille et puis il y a une seconde partie, passionnante et captivante, où l'auteure nous révèle sa recherche intense et obsédante des photos de cet ancien orphelinat, de ses pensionnaires et de son village mais l'auteure nous dévoilera également une future recherche sur ses origines espagnoles... qui peut nous laisser imaginer un nouveau roman grâce à cette fin «J'ai une femme à trouver »...
En conclusion, un magnifique roman sur les vestiges du passé, sur l'enfance et les promesses que l'on se fait et puis la magie des photos qui permettent de retracer un peu l'histoire d'un village. Emotions particulières à la lecteur du paragraphe lorsque l'auteure retrouvent des souvenirs d'enfance (des plans de l'orphelinat imaginaires, feuilles annotées « sauver Sorcelin. En faire un site archéologique protégé. En interdire l'accès… », etc…) gardés précieusement par ses grands-parents.
Bref un beau et émouvant premier roman et une auteure à suivre attentivement.
Merci Babelio et les éditions Les Avrils pour cette merveilleuse découverte.
Commenter  J’apprécie          50
Histoire d'une fascination d'enfance, Les Orphelines du mont Luciole nous emmène dans les souvenirs de la narratrice, sur les lieux de cette enfance durant laquelle ses meilleures amies étaient des orphelines mortes de la grippe espagnole des décennies auparavant.
L'orphelinat, la montagne, le château, autant de prétextes à faire galoper l'imagination d'une enfant.

Dans une première partie très poétique, qui se prêterait parfaitement à une lecture orale, le village de Sorcelin, ses habitants, son passé, reprennent vie.
La seconde partie, plus courte, mais qui a plus retenu mon attention, revient sur la fascination que la narratrice devenue adulte a gardé pour ce village.

J'ai connu des hauts et des bas dans cette lecture, parfois ennuyée par trop de lyrisme, parfois enchantée. J'en retiendrai toutefois la beauté de l'écriture et ce sentiment de nostalgie si bien retranscrit.
Commenter  J’apprécie          40

Sorcelin, un village de campagne des monts lyonnais. Un orphelinat abandonné dont l'ombre recouvre le village, physiquement et métaphoriquement. Une petite fille à la recherche de ses racines, viscéralement obsédée, ensorcelée, par la mort brutale et simultanée des orphelines en 1919. Elle les appelle ses fées, ses disparues, ses petites mortes, leur promet de leur rendre leur histoire, à elles que le village a oubliées, elles qui n'étaient pas d'ici. le temps passe, les premiers lotissements viennent s'incruster dans la colline, les prés disparaissent, engloutis par les pelleteuses. Les chemins sont goudronnés, les bâtiments anciens effondrés et remplacés. L'histoire effacée sous nos yeux de spectateurs impuissants.

Quand la narratrice revient au village 30 ans plus tard, elle n'a rien oublié de ses serments d'enfant.

C'est un premier roman passionnant et exigeant qui demande une lecture attentive. L'écriture est innovante, singulière avec un vrai style qui peut rebuter au départ, comme souvent ce qui est différent. On sent par ailleurs chez l'auteure une grande sensibilité qui sert parfaitement ce récit sur l'enfance, les racines, l'exil et le déracinement mais aussi sur la nécessité vitale de préserver notre patrimoine et notre histoire. Une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          30
Commenter  J’apprécie          30
Il y eut un orphelinat dans cette vallée. La grippe espagnole a eu raison de toutes les pensionnaires. Des années plus tard, une jeune fille s'intéresse à ces orphelines disparues, enquête, les imagine, leur parle, hante le petit cimetière.
Adulte elle reviendra près de cette région comme aimantée par cet endroit.
C'est une jolie histoire, pleine de poésie, mais l'écriture m'a gênée, l'absence fréquente de ponctuation et ces grandes phrases m'ont lassée. Dommage.
#les68premieresfois#sélection2024#
Commenter  J’apprécie          20
Une fois par an, j'abandonne un livre en cours de route car il m'est impossible d'avancer. Eh bien cette année c'est celui-ci.

Pourtant ça partait bien, le thème me plaisait, la couverture est très belle, le papier utilisé magnifique, etc.

Mais dès les premières pages j'ai compris que le style d'écriture n'était pas fait pour moi. Trop lyrique, trop d'envolées (des phrases de parfois 20 lignes !) alors que la narratrice est supposée être une enfant de primaire...

Et ça tourne beaucoup trop en rond sur les mêmes détails. Bref, j'ai lu la moitié quand même mais j'ai dû me rendre à l'évidence : ce roman ne me plaisait pas du tout et la vie est trop courte pour se forcer.
Commenter  J’apprécie          11
Un récit en deux temps : d'abord Sorcelin, village du pays lyonnais, vue au travers des yeux de la jeune narratrice, enfant. Une enfant qui fait corps avec la terre, le paysage et la nature qui l'entoure. Et qui est obnubilée par le pensionnat d'orphelines, maintenant vide, immense bâtisse du village qui se vida de ses pensionnaires toutes mortes de la grippe espagnole dans les années 20.
Ensuite Sorcelin retrouvé à l'âge adulte, village transformé, déformé par les constructions. Et toujours ces orphelines dont l'auteur cherche à reconstituer l'histoire.
L'écriture est imagée ; la terre, les arbres, les collines, les gens inspirent poétiquement l'auteur que l'on sent pénétrée par son pays.
Une écriture certes soignée mais pourvue d'un peu trop de fioritures à mon goût...


Commenter  J’apprécie          00
Ode à Sorcelin, nom d'emprunt du village de Saint-Sorlin, dans les Monts du Lyonnais, Isabelle Rodriguez mêle autofiction et histoire familiale à l'évocation d'un orphelinat dont les pensionnaires ont été décimées par la grippe espagnole. J'ai trouvé ce roman très poétique.
Commenter  J’apprécie          00



Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3247 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}