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Critique de CompagnieQuatre


Certains grands pontes de l'ornithologie britannique se servent de leur passion pour couvrir leurs activités d'espionnage. Jean Rolin se sert de cette même passion enfantine pour assouvir une obsession de l'obsession, en témoigne cet extrait – lorsque l'auteur a 12 ans : « Je tenais alors un agenda de très petit format, à couverture rouge, dans lequel je consignais jour après jour les faits qui me paraissaient importants. Ainsi, dans les premiers mois de l'année 1961, ai-je noté à la date du vendredi 27 janvier : «M. et Mme Ponchardier et M. de Fornel se sont écrasés en avion », à celle du lendemain : « Olivier (mon frère) à pêché deux poissons-trompettes » (avec entre parenthèses les mensurations de ces derniers, 90 cm et 1,10m), à la date du 3 avril : « les fêtes de l'Indépendance ont commencé (...), 4 jours plus tard : « j'ai approché un singe à 7 mètres » (quels que soit les instruments dont je disposais pour mesurer avec une telle précision la distance me séparant du singe). »
Une passion de l'observation ici comblée avec la myriade de trouvailles qui accompagnent la traque du passereau, de tout ce que 25 grammes de traquet peuvent générer d'intrigues, de ruses, d'associations d'idées et de faits, de sorte que voir l'oiseau c'est aussi scruter autant que décrire son invraisemblance depuis le sommet du puy de Dôme jusqu'au tréfonds des tiroirs du British Museum, où ce que l'on observe n'est pas rigoureusement ce qui est conservé. En ce sens, Jean Rolin révolutionne la fiche d'observation scientifique. le tout avec un humour racé - qui est encore un camouflage, avec des plumes ?
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