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Critique de maliroland


Arrière pays fait partie d'un cycle Après tout, la France de trois livres. le premier, mécanique du chaos, difficile à résumer, un périple Afrique, Moyen Orient, Malte comme plaque tournante paysage urbain et banlieue parisienne ou autre.
Arrière pays, nous sommes ici en campagne profonde loin des sphères parisiennes. le troisième opus est en cours de rédaction.
Où est la France dans tout cela, ou plutôt dans tout ce peu car l'approche est réductrice.

Arrière pays. Un cadre. L'Aube, Bar sur Aube, Troyes, la forêt d'Orient et son lac éponyme. Pour ceux qui ne connaissent pas, de Paris, A9, direction sud,180-200 km, sortie Troyes.
En filigrane, Clairvaux, fief de Saint Bernard devenue prison, on ne sait pourquoi, et la cristallerie de Bayeul qui vient de fermer ses portes.

Une galerie de personnages.

Une journaliste, dans les trente ans, un journal local. Rassurez vous elle aura un prix prestigieux, Colbert ou quelque chose comme cela, comme tous les journalistes petites mains. Son chef, un has been, mais rassurez vous c'est une ancienne pointure et l'exil est son choix. Un légionnaire reconverti homme des bois et pas loin de virer moine. Un médecin de campagne ancien cru, visites à domicile etc. mais attention, un ancien de Kouchner et une fois par mois des retrouvailles dans un resto parisien. Une caissière de supermarché mais attention belle à vous faire damner, blancheur de madone. Un producteur de musique sans cigare mais avec maserati restons simples et sa maisonnette dans le coin. Deux gardiens car il faut bien cela pour une maisonnette. Un routier polonais égaré dans le coin, d'ailleurs il se fait trucider. Les inévitables écolo-anars, fromage de chèvres et chanvre frais. Une allemande venue tourner un documentaire sur Clairvaux qu'elle ne fera finalement pas, n'en demandez pas trop. Quelques ouvriers verriers, plus verriers car la verrerie, pourtant du cristal, y en a plus. Alors les dirigeants, on coule le patrimoine national. Un photographe pédophile à ses heures. Un député et je ne sais plus qui d'autres. Tiens, pas de paysans. Ah si, les anars.
Bon, j'ai un peu exagéré avec cet aréopage représentatif selon Rondeau, de la France profonde.

L'histoire. Bien sûr, il y a ce meurtre polonais à élucider, mais en fait le livre est prétexte à décrire tout ce petit monde, ce qui les unit ou les réunira, les véreux qui seront démasqués. Bref, tout cela pour en venir où ? En prime, un crochet gilets jaunes, la souffrance étant ce qu'elle est, que cela explose, pas surprenant.

Daniel Rondeau décrit une France profonde à sa manière. L'Aube abandonnée et négligée par Paris s'enfonce dans une déprime porteuse de révolte.. Que reste il de sa splendeur d'antan, de son rayonnement cistercien, de ses verres sur les tables des rois, le champagne est toujours là mais n'en parlons pas, il ferait tâche dans le décor miserabilis.

D'autres points de vue sont possibles. Cristallerie de Bayeul, que n'ont pas fait les dirigeants pour mener à sa perte un tel fleuron. Infantilisation, la province est elle dépendante à ce point de Paris qu'elle coule faute de capitaine Hidalgo. S'adapter, être créatif, ne pas se reposer sur son passé, est ce mission impossible en province ou n'y a t il que des larmes pour pleurer.

Arrière pays. On s'y perd dans cette cacophonie de personnages, heureusement, entonnoir aidant, on se focalise sur Alicja. Bien écrit, bien construit genre académique, fin fleur bleue, contenu discutable.
Merci tout de même à Daniel Rondeau de mettre Arrière pays au devant de la Seine. Jeu de mot assumé. D'ailleurs la Seine passe par l'Aube qui se réveillera, n'ayez crainte.
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