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Critique de wellibus2
Montségur occupe la première place du légendaire occitan. Aussi bien serait-il extraordinaire qu'une collection méridionale vouée à « la mémoire des pierres » ne consacrât point son premier titre à la célèbre forteresse. L'entreprise s'inscrit dans la vogue du mythe.
Fort heureusement, l'auteur s'efforce à l'objectivité et module son livre sur une connaissance attentive des sources écrites et archéologiques. Il élague tout l'imaginaire greffé sur l'histoire par Napoléon Peyrat et ses épigones. Voilà Esclarmonde de Foix bannie du «pog» et l'or des cathares réduit à sa juste valeur ; voilà détruit le rêve d'une montagne percée de casemates ; voilà marginalisé le bric-à-brac solaire et celtique. Michel Roquebort souline avec pertinence que, dans son apparence actuelle, le château (Montségur III) fut construit à l'initiative des Levis et doit beaucoup à l'architecture militaire « française » des alentours de 1250. Il insiste également sur la parenté de Montségur avec les autres castra de l'époque, marqués par « la double prégnance de l'organisation féodale et du phénomène de clan » ; il indique les clivages sociaux, suggère la présence de sergents mercenaires et rappelle le rôle de manieurs d'argent et de banquiers des Parfaits, rôle que devrait éclairer un jour une étude exhaustive. L'essentiel du livre consiste dans l'exposé de toutes les données connues sur Montségur. Ce « reportage » sobre et précis s'avère utile et bienvenu..
On regrettera donc que Michel Roquebert ne pousse pas à ses dernières conséquences le souci d'hygiène de l'histoire qui l'anime souvent, mais son effort sincère reste positif et son livre est l'un des meilleurs jamais écrits sur Montségur.
Jean-Louis Biget.
http://www.presée.fr
Fort heureusement, l'auteur s'efforce à l'objectivité et module son livre sur une connaissance attentive des sources écrites et archéologiques. Il élague tout l'imaginaire greffé sur l'histoire par Napoléon Peyrat et ses épigones. Voilà Esclarmonde de Foix bannie du «pog» et l'or des cathares réduit à sa juste valeur ; voilà détruit le rêve d'une montagne percée de casemates ; voilà marginalisé le bric-à-brac solaire et celtique. Michel Roquebort souline avec pertinence que, dans son apparence actuelle, le château (Montségur III) fut construit à l'initiative des Levis et doit beaucoup à l'architecture militaire « française » des alentours de 1250. Il insiste également sur la parenté de Montségur avec les autres castra de l'époque, marqués par « la double prégnance de l'organisation féodale et du phénomène de clan » ; il indique les clivages sociaux, suggère la présence de sergents mercenaires et rappelle le rôle de manieurs d'argent et de banquiers des Parfaits, rôle que devrait éclairer un jour une étude exhaustive. L'essentiel du livre consiste dans l'exposé de toutes les données connues sur Montségur. Ce « reportage » sobre et précis s'avère utile et bienvenu..
On regrettera donc que Michel Roquebert ne pousse pas à ses dernières conséquences le souci d'hygiène de l'histoire qui l'anime souvent, mais son effort sincère reste positif et son livre est l'un des meilleurs jamais écrits sur Montségur.
Jean-Louis Biget.
http://www.presée.fr
