Citations sur Résisterez-vous (26)
Elle l’imagina venant frapper à sa porte pour réclamer ses droits de mari, en rit, puis s’en inquiéta. Elle pria pour qu’il se montre discret et que les domestiques se désintéressent des allées et venues de leur maître pour la rejoindre. Quelle honte cela serait si les serviteurs discutaient de leur intimité.
Jamais un homme ne l’avait ainsi enlacée contre lui de cette manière dominatrice. Le discret parfum à la douceur d’épices et cannelle étourdissait ses sens. Le bras ferme autour d’elle l’embarrassait et la perturbait.
Qu’en serait-il lorsqu’il exigerait d’user de ses droits ?
Au fil du temps, elle se satisfaisait pleinement des absences du duc, et pour sa part éviterait la « chose » s’il ne lui rappelait pas les termes de leur contrat en s’invitant dans son lit. Tout comme lui, elle désirait cet enfant, mais pas pour les mêmes raisons. Un petit être à chérir comblerait le vide de sa vie, éloignerait les fantômes du passé, les « si » souvent rabâchés comme des regrets de plus en plus tenaces. Son cœur battit fort dans sa poitrine à l’évocation de son amour pour Andrew, à ce qu’elle avait rêvé de vivre à ses côtés.
« les hommes ont des besoins que les femmes n’ont pas ». Sur ce point, Esmée approuvait. Au fil du temps, elle se satisfaisait pleinement des absences du duc, et pour sa part éviterait la « chose » s’il ne lui rappelait pas les termes de leur contrat en s’invitant dans son lit. Tout comme lui, elle désirait cet enfant, mais pas pour les mêmes raisons. Un petit être à chérir comblerait le vide de sa vie, éloignerait les fantômes du passé, les « si » souvent rabâchés comme des regrets de plus en plus tenaces. Son cœur battit fort dans sa poitrine à l’évocation de son amour pour Andrew, à ce qu’elle avait rêvé de vivre à ses côtés.
Esmée préférait jouer à l’oie blanche et maintenir entre eux une relation dépourvue d’animosité. Elle s’interdisait de penser au duc et sa maîtresse. À l’office, les servantes et valets discutaient fréquemment des bonnes fortunes de leur maître. Esmée avait surpris quelques conversations vives entre les défenseurs du « il a raison d’en profiter, un bel homme comme lui » et ceux du « oui, mais tout de même, il a un rang à tenir ».
L’aventure était de notoriété publique et personne ne l’ignorait à moins d’être aussi sot qu’un âne. La Gazette rapportait à qui mieux mieux les moindres faits et gestes de Percy Stanton par des entrefilets sournoisement tournés, mais, elle le remarquait, explicites.
Finalement, ils recherchaient autant l’un que l’autre à atteindre le même but : avoir un enfant à chérir, le seul véritable amour qu’ils se sentaient encore capables de donner.
Elle associait le plaisir à l’amour, imaginait la puissance du partage de deux corps lorsque les cœurs battaient à l’unisson. Secrètement, elle se réjouissait de ne plus jamais traverser les affres du désespoir par la faute d’un homme. Plus de bouleversement du cœur, plus ce déchirement de l’âme ou cette part de soi arrachée par le désappointement d’avoir cru à la réciprocité de ses sentiments.
L’acte charnel ressemblait à ça ? Pourquoi Betty prétendait-elle qu’elle se sentait toute chose et excitée, que l’univers entier lui appartenait lorsqu’elle touchait les étoiles ?
Esmée ne ressentait rien de particulier, à part cette gêne infime lui rappelant son désormais statut de femme. Son cœur n’avait pas éclaté de douleur comme elle l’avait imaginé. Il s’était simplement tu, étouffant ses sentiments pour un autre. Ses rêves disparaissaient dans un recoin secret de son esprit.
Fini l’innocence. Fini les histoires de petite fille. Fini les princes charmants. Place à la réalité de sa de sa nouvelle vie.
C’est bon de le savoir pour éviter d’abuser de la chose. Un homme s’épuise vite à trop vouloir en faire et sa semence perd de sa vigueur. Il faut choisir la période idéale.