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Critique de OverTheMoonWithBooks


Un immense merci à Babelio et aux éditions Métaillé pour l'envoi de ce livre que j'ai dévoré en 2 jours.

Cette simple information devrait suffire à dire à quel point ce roman a été - pour moi - un coup de foudre, mais Masse Critique mérite bien mieux que cela alors je vais développer.

Tout commence par un "simple" carnaval, tradition très importante dans beaucoup de pays d'Amérique latine, qui commémore souvent des événements en rapport avec l'esclavage et qui permet - encore aujourd'hui - dans ces pays marqués par de très fortes inégalités sociales, de mettre tout le monde au même "niveau" : celui de la folie et de l'amusement !
Et pourtant, ... le protagoniste de cette histoire, Justo Pastor Proceso, va découvrir à ses dépends qu'il y a des sujets avec lesquels on ne rigole pas, même le jour du carnaval !

Pour oublier sa famille qui n'a pas (ou vraiment très peu!) d'affection pour lieu, son mariage qui n'est rien de plus qu'une immense farce usée jusqu'à la corde, notre gynécologue amateur d'Histoire se lance comme défi de dévoiler la véritable face de Simon Bolivar - un héro très proche du zéro, peut-être même en dessous.

Dans ce roman, Evelio Rosero nous parle d'Histoire et des impostures et "mensonges utiles" que permet l'historiographie. Chaque peuple a besoin de héros, et quand les légendes ne suffisent plus, L Histoire façonne des mythes vivants... mais à quel prix ! Ces impostures historiques sont mises en parallèle avec les faux-semblants et les apparences que l'on tente de maintenir en société pour cacher les divers délitements familiaux et échecs conjugaux. L'auteur se montre d'ailleurs très critique vis-à-vis de ces hypocrisies en tous genre de la société colombienne. La palme du pire va peut-être aux jeunes communistes d'ailleurs. le tout est toutefois dit avec beaucoup d'humour (souvent noir..) et d'ironie pour rendre moins lourds les sujets tragiques abordés ici.

Il faut bien dire aussi que la construction du récit est parfaitement maîtrisée : que ce soit les différents niveaux de narration avec différents narrateurs, les allers-venus entre le temps du récit et le temps historique, ou le rythme tantôt haletant comme le souffle d'un boxeur entre deux rounds, piquant comme dans un vaudeville ou plus lent comme dans un thriller.

Et ce que j'ai aimé par-dessus tout, c'est bien sûr cette ambiance purement latino-américaine : entre bigoterie, fanatisme (religieux ou politique) et blasphème extrême. Comme Evelio Rosero le fait dire à l'un de ses personnages : la vie est courte et souvent tragique, alors autant en rire et en savourer chaque goutte !
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