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Critique de Yvan_T


Nominé lors du 29e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême en 2002 dans la catégorie «Alph-Art du meilleur album», cet album revisite les pages noires de l'histoire des Etats-Unis en compagnie d'un de ses plus grands icônes : l'Oncle Sam.

Après la statue de la liberté, l'Oncle Sam est probablement la personnification la plus célèbre des Etats-Unis et connu son moment de gloire pendant la Première Guerre mondiale, avec la célébrissime affiche créé par James Montgomery Flagg en 1917, représentant l'Oncle Sam pointant du doigt avec le slogan «I want you for U.S. Army», et visant à recruter des hommes pour l'armée.

L'idée de mettre en scène un Oncle Sam ignoré par le présent, horrifié par son passé et sans grandes perspectives pour le futur est très intéressante et permet à Steve Darnall et Alex Ross de nous servir une revisite cauchemardesque du rêve américain à travers les pages les plus noires de la nation étasunienne.

A l'aide d'une avalanche de flashbacks, Sam, vieillard déjanté vivant en marge de la société, va se remémorer quelques fragments de son histoire. En se rappelant le génocide des indiens, l'esclavage, la guerre de sécession et le KKK, c'est l'existence même du rêve américain qu'il va remettre en cause.

Malheureusement, si l'idée est originale, le résultat est assez brouillon. En y insérant des rencontres soporifiques entre Sam et d'autres symboles étrangers, comme les personnifications de la France (Marianne) et de la Grande Bretagne (Britannia) ou l'équivalent russe de l'aigle américain (l'ours), le récit est également pourvu de quelques longueurs.

Mais, ce qui dérange le plus lors de ce survol de l'histoire des Etats-Unis, c'est le manque de profondeur. Franchement, même des séries comme "Black Hills" ou "Kuklos", qui n'ont pas comme ambition principale de livrer une critique acerbe sur l'histoire américaine, traitent certains de ces sujets avec plus de profondeur. Ce «Best of» des pages sombres de l'Amérique est maladroitement compilé, n'enfonce que des portes ouvertes, n'atteint jamais la profondeur des reportages de Michael Moore et ne nous en apprend finalement pas beaucoup plus sur les Etats-Unis qu'une série comme "Les Tuniques Bleues".

Même si l'approche est originale et que toute autocritique de la part des américains mérite d'être applaudie, la lourdeur de cette compilation qui a finalement du mal à former une histoire cohérente, transforme cet album en grosse déception. Heureusement que le graphisme photo-réaliste d'Alex Ross ("Kingdom Come") sied vraiment bien au récit et permet de reconnaître facilement les personnages représentés.
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