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Citations sur Mémoires de Rossignol, Ex-inspecteur principal de la Sû.. (4)

Beaucoup de jeunes mirliflores, tout frais émoulus de leur famille, entrent au service de Sûreté. Ils ont lu les romans de Gaboriau; leur tête est farcie d'aventures. Ils s'imaginent, les pauvres garçons, que le métier d'agent consiste à se promener à travers la capitale, un cigare aux lèvres, à écouter les conversations de café, à entrer dans les salons dorés, dans les cercles bien fréquentés, et à découvrir le ténébreux criminel qui, dans un moment de passion, a, d'un poignard élégant, tué quelque belle dame. Ils reniflent comme des chiens de chasse à l'idée des parfums qui attendent leur odorat lorsqu'ils s'introduiront dans les boudoirs soyeux, interrogeront les amies de la victime et se mêleront au mouvement d'un fait divers sensationnel et très parisien. Hélas! quelle déception, lorsqu'on leur ordonne de conduire pédestrement, à travers la grande ville et ses boulevards ensoleillés un vagabond sans chaussure, dépenaillé, répugnant à voir et qui fait retourner les passants! L'administration, mon cher collègue, refuse très souvent les soixante centimes que coûterait l'omnibus...
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Faut-il, pour clore cette promenade à tort et à travers, rappeler en quelques mots ces petits métiers indépendants, aux noms parfois bizarres, et qui font le pittoresque du pavé parisien? Les baguenots ou bagotiers qui suivent les voitures venant des gares pour en décharger les bagages; les tondeurs de chiens, que tout le monde connaît; les fabricants d'asticots, qui habitent porte de Briançon et poterne de Montsouris; ils ramassent pendant l'été les détritus dans les marchés qu'ils déposent au soleil; quelques jours après, les détritus ont produit des asticots, ils colportent eux-mêmes leur marchandise aux pêcheurs des bords de la Marne et de la Seine. Les zouaves ou ripeurs se tiennent aux portes de la Vilette ou de Crimée pour décharger les voitures de charbon, ou à Bercy, pour les pièces de vin. Les frères de la côté: on en voit toujours, le matin au coin du boulevard Saint-Germain et du boulevard Saint-Michel; moyennant quelques sous, dans les rues à montée rapide, ils aident à pousser les voitures à bras trop chargées.
Il y a toute une série de "ramasseurs": ramasseurs de bûches de bois, qui suivent les voitures chargées de bois à brûler et replacent les bûches à mesure qu'elles tombent durant le parcours, moyennant un petite indemnité du charretier; de même les ramasseurs de charbon, derrière les voitures de charbonniers qui descendent de la Villette; ramasseurs d'oeufs de fourmis, qui en font la vente le dimanche au marché des oiseaux; ramasseurs de crottes de chiens; on les ramasse avec une cuillère à pot pour les vendre aux teinturiers et aux mégissiers; enfin, les très populaires "ramasseurs de mégots".
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J'ai vu plusieurs exécutions militaires. Les deux premières étaient celles de Ciosi et Agostini, deux voltigeurs de la Garde qui avaient assassiné une marchande de vin des environs de Paris. J'étais à deux pas du peloton d'exécution. J'ai vu, en Afrique, pendant l'insurrection de 1871, des Kabyles tués à coups de révolver, après interrogatoire sommaire. J'ai vu des Maltais mutiler des cadavres et les laisser ensuite dévorer par les chacals et les hyènes.
Aucun de ces spectacles ne m'a jamais produit l'impression que me faisait la guillotine, dans les premiers temps. En 1865, j'avais vu de très près, à Versailles, l'exécution d'un nommé Poncet, forçat évadé, devenu assassin. A cette époque, la guillotine s trouvait sur une plate-forme surélevée à quelques mètres du sol. Pendant plusieurs jours, cet instrument de supplice m'a hanté. Depuis j'en ai vu bien d'autres, comme on dit, et pourtant, quand, avec l'habitude, je sentis mon émotion diminuer, c'est un autre sentiment que j'éprouvai: une répugnance très vive.
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La brigade des 100
Dans les premiers jours de juillet 1889, il fut question de former une brigade de cent agents auxiliaires pour une période de quatre mois, en raison de l'Exposition qui avait retiré de la voie publique un certain nombre d'agents. En réalité, ce que l'on voulait surtout, c'était débarrasser Paris des camelots et des gens sans aveu, pendant la période des élections boulangistes.
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