« Comme j’allais le calculer pour un exercice de mathématiques l’année suivante, l’appartement dans lequel nous habitions comptait vingt-huit mètre carrés. Et nous étions neuf à y vivre quotidiennement. Dans un exercice de français, j’appris que cela s’appelait "un taudis", ou "une turne". Il n’y avait pas à dire, l’instruction ça a du bon. »
« Les mesures judiciaires suivirent leur cours ; un jeudi matin, je me retrouvai devant le juge des enfants. Tous les bureaux des juges des enfants sont couverts de montagnes de dossiers. Celui-ci était comme les autres, soixante-dix centimètres de dossiers sur toute sa surface. J’apercevais à peine la juge, une femme blonde, de l’autre côté, derrière les piles de paperasse. Ses traits étaient fatigués, elle enchaînait les affaires depuis huit heures. »
« On récupérait de vieux cintres tordus dans les poubelles des tailleurs, on les dépliait soigneusement et on fabriquait avec des cerceaux aussi ronds que possibles. A l’aide d’un fil de fer, on faisait une boucle au bout d’un bâton. On passait ensuite le cerceau dans la boucle. Le but du jeu était de courir le plus longtemps en tenant le bâton d’un bras tout en guidant le cerceau. »