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Critique de April-the-seven


Finir une saga, c'est toujours un grand moment. L'occasion de connaître le fin mot d'une histoire qui nous a tenus en haleine, et le temps de dire au revoir aux personnages dont on a suivi les péripéties de bout en bout. Hélas, en ce qui me concerne, terminer la série Divergent c'est surtout apparenté à une certaine forme de soulagement. Car si le tome 2 m'avait passablement ennuyée, le tome 3, lui, n'a pas du tout remonté la cote.

Jeanine est morte, le système des factions est tombé. Nous retrouvons donc Tris, Tobias et les autres juste après le soulèvement final. le discours d'Edith Prior a été révélé et leur a apporté la lumière sur une infime partie de leurs questionnements. Cela dit, le nouveau régime qui se met peu à peu en place ne leur convient plus, et Tris est bien décidée à découvrir ce qui se passe à l'extérieur, quitte à défier les autorités. Mais qu'est-ce qui l'attend dehors ? Sera-t-elle plus en sécurité là-bas plutôt que dans cette bulle qu'elle a toujours connue ?

Bon, bon, bon. Ça n'a rien d'agréable d'écrire un avis en demi-teinte. Je ne partais pas très positive, à la base. Ayant été vraiment déçue avec Insurgés, je ne m'attendais pas à un coup de coeur ici. Grand bien me fasse, car je n'ai pas accroché pendant une bonne partie de ma lecture. J'ai même trouvé difficile de la poursuivre jusqu'à la fin, et ce, pour des raisons bien précises.

L'histoire en elle-même n'est pas dénuée d'intérêt. L'auteur répond enfin à un grand nombre de questions. Les aventures de Tris prennent alors tout leur sens et on s'aperçoit que le roman porte décidément très bien son nom. Allégeance est un tome où les décisions de nos héros détermineront à elles seules l'avenir de leur monde. La situation, qui peut paraître enfin stable, est plus précaire que jamais. L'auteur s'adonne à un jeu cruel avec Tris, lui donnant ce qu'elle a toujours rêvé d'avoir, avant de le lui reprendre sans ménagement. C'est une oscillation perpétuelle à laquelle il est très sympa d'assister, car le lecteur lui-même ne sait pas trop comment se positionner vis-à-vis de la situation.

Ensuite, l'idée de donner la parole aussi bien à Tris qu'à Tobias n'était pas mal. Cependant, je me suis vite emmêlé les pinceaux, sachant qu'au niveau de la narration, rien ne change à proprement parler. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de revenir au début d'un chapitre pour savoir qui, de Tris ou Tobias, s'exprimait. Concrètement, il n'y a rien qui les différencie : ils ont le même mode de pensée, la même façon de parler… Bref, globalement ils sont brossés de manière assez similaire.

Les autres personnages sont trop lisses et dénués de profondeur. Hormis Christina et Peter, pas moyen de resituer qui était qui. Aucun ne se distingue par sa prestance, sa personnalité ou son rôle au sein de l'histoire. Et si je ne parviens pas à discerner qui est qui, je ne peux tout simplement pas me sentir concernée par leurs déboires.

Il n'y a pas que du mauvais, bien sûr. J'ai décelé une réelle profondeur, une sincérité dans ce roman. L'ennui c'est que ça n'a pas marché parce que la plume de l'auteur est froide, presque pudique. Elle ralentit à peine sur les émotions et les sentiments. Tout est mécanique, trop calculé, et je ne suis pas très sensible à cette sobriété. Je ne dis pas là que Veronica Roth écrit « mal », juste que sa plume ne me touche pas. Ajoutez à cela une lenteur presque monocorde, et vous avez une idée de mon ressenti pendant les trois quarts du roman.

Pour les petits curieux qui ont pour habitude de lire la dernière page ou la dernière ligne d'un livre avant de le commencer, je vous conseille de vous abstenir. La fin est sans nul doute l'un des seuls points positifs de cet ultime opus. En me prêtant cette saga, ma meilleure amie n'avait rien trouvé de mieux à faire que me spoiler la fin. Allez savoir, ce jour-là, elle était persuadée que je lui empruntais les romans pour les relire. Parce que oui, spoiler la fin, c'est carrément du sacrilège ! Cette fin est poignante et surtout très inhabituelle par rapport aux codes de la dystopie jeunesse. Elle suit une logique bien définie, elle n'est pas facile, voire implacable, mais moi j'ai totalement adhéré.

En résumé, la saga Divergent est une saga qui est allée decrescendo. Un tome 1 qui dépote et qui m'a laissée béate, un tome 2 trop lent et dépourvu d'émotions, et un tome 3 tout aussi décevant, mais avec une fin qui sauve les meubles. Je n'ai pas été charmée comme je l'aurais voulu, et je n'ai pas honte de le dire : j'ai préféré les versions cinématographiques. Néanmoins, je ne regrette pas d'avoir découvert et terminé cette série qui a beaucoup fait parler d'elle.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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