Les martyrs, animés d'une sainte fureur,
En rougiront de honte et frémiront d'horreur ;
Contre toi dans le ciel, Christ arme sa justice ;
Les ministres d'enfer préparent ton supplice
Ce monde périssable et sa gloire frivole
Est une comédie où j'ignorais mon rôle
Je méprise vos biens et leur fausse douceur,
Dont on est possédé plutôt que possesseur.
Dieux ! vous avez un foudre, et cette félonie
Ne le peut allumer, et demeure impunie !
Vous conservez la vie et laissez la clarté
A qui vous veut ravir votre immortalité !
Est-ce là ce martyr, ce vainqueur des enfers,
Dont l'illustre courage et la force infinie
De ses persécuteurs bravaient la tyrannie ?
Dioclétien
Mais j'ai beau leur offrir de sanglantes hosties*, et laver leurs autels du sang de ces impies ; en vain j'en ai voulu purger ces régions, j'en vois du sang d'un seul naître des légions...
(NB : aux dieux romains).
A qui le désir manque, aucun bien ne défaut.
Genest
J'ai vu, ciel, tu le sais, par le nombre des âmes que j'osai t'envoyer, par des chemins de flammes, dessus des grils ardents, et devant les taureaux, chanter les condamnés et trembler les bourreaux.
Valérie, se tournant vers Camille
Mon songe est expliqué ; j'épouse en ce grand homme un berger, il est vrai, mais qui commande à Rome ; le songe m'effrayait, et j'en chéris l'effet, et ce qui fut ma peur, est enfin mon souhait.
Ô Ciel ! qu'un doux travail m'entre au cœur par les yeux !