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Critique de zazy


zazy
27 février 2020
« Le père était un homme limpide. Paisible. Oil n'imposait jamais ses émotions, sauf lorsqu'il racontait des histoires, et il nous en racontait beaucoup. Chaque soir. »

Un père, élève seul ses enfants, la mère est morte en couche à la naissance du second enfant. Son plaisir ? Raconter chaque jour des histoires à ses enfants vraies ou inventées, enjolivées ou réalistes, cela n'a aucune importance, la plus belle et la plus longue étant celle de sa rencontre avec leur mère, si belle.
Eleveur de chevaux, il fournit l'armée, auprès de l'intendant Peck et, ma foi, c'est une affaire qui marche. le trio ne va jamais en ville, vit en autarcie quasi complète. Les enfants n'ont aucune idée de ce qui se passe ailleurs. Brubeck, le cadet est titillé par ce besoin d'ailleurs. Lorsque le déluge s'abat sur la région, ils ne peuvent assurer la livraison de poulains au fort. Brubeck. est chargé d'en avertir l'intendant. Ne revenant pas, le père envoie l'aine, Anton.
Arrive ce qui devait arriver… Les militaires prennent le petit en main, l'emmène au cabaret où il découvre le champagne et adore ce nectar et boit, boit, boit...
Oui mais voilà, au petit matin, ou beaucoup plus tard, Anton se retrouve dans une carriole… Engagé qu'ils disent. Ben oui, mon p'tit gars, ils t'ont fait signer ton engagement alors que tu étais fin saoul et te voilà, non pas la fleur au fusil, mais les pieds dans la gadoue, parti pour une guerre à laquelle tu ne comprends rien. Tu te fais un ami, Spinoz un pauvre bleu comme toi, un sage « Le seul endroit où tu n'es jamais dérangé, c'est quand tu es dans la merde. Alors moi je vais nous y mettre jusqu'au cou. On va se porter volontaire permanents pour la corvée de latrines. Tant qu'on sera dedans, le sergent ne nous gueulera pas dessus, persuadé que nous souffrons déjà suffisamment ». et, pendant l'heure de la corvée, ils ont paix et silence. Ce garçon se dit juif alors qu'il ne l'est pas « ça je le sais, mais les autres le croient, c'est la seule chose qui compte. le roi est roi parce que tout le monde le croit, alors qu'en réalité il est un homme comme toi et moi. C'est le regard qu'on porte sur toi que fait ce que tu es » « Depuis que je suis Juif, je m'attends tellement au pire que chaque instant de ma vie me paraît merveilleux. Je suis là, les deux pieds dans la merde et je suis heureux. » Un sage, je vous dis ce Spinoz… Ne lui manque qu'un a à la fin de son nom !

Ce qui sauva Anton ? Les histoires. Et oui, il reprend le flambeau et raconte les histoires de son père puis celles qu'il invente. Il les raconte aux soldats complètement harassés, découragés qui, Chaque soir, lui réclament leur histoire avant d'aller dormir. Comme les enfants, ils veulent leur petit moment de quiétude, de bonheur. Depuis, il se retrouve en queue de peloton, protégé par ses camarades « Je compris ce jour-là à quel point le père nous avait enrichi sans que nous le sûmes ». Puis, ce ne sont plus les ennemis, mais une horde qui tue et pille tout sur son passage qu'ils traquent. « Nous poursuivons des bêtes qui ne pensent plus comme des hommes ». Spinoz a une idée de génie pour arrêter ces bêtes féroces, Anton la transforme en histoire. Les voici tous les deux reçus à la table du général et, ça fonctionne tout comme dans l'histoire. Pourtant, il y a un revers à la médaille…
Et au fait, son frère que devient-il ? Comment, vous voulez que je continue l'histoire? Que nenni, mes bons amis, pour connaître la suite et la fin de l'histoire, lisez l'histoire dans l'histoire de l'Histoire contée par Ludovic Roubaudi dans une plume à conter des plus agréable. Oui, il aurait pu commencer son livre par Il était une fois… Sauf qu'il n'y a ni princesse, ni prince charmant, mais deux amis dans la tourmente d' une histoire qui, normalement, n'aurait pas dû les concerner.
Nostra requiem en souvenir de tous ces femmes et hommes tombés à cause de la folie guerrière de certains. Anton, raconteur d'histoires, sauve la part d'humanité qui est en chacun de nous,... d'où le bienfait des livres, de la littérature
J'ai découvert Ludovic Roubaudi avec « Camille et Merveille, où l'amour n'a pas de coeur que j'ai beaucoup apprécié et là, Nostra Requiem m'a procuré le même plaisir. J'ai retrouvé la verve, l'humour, l'amour pour ses personnages, la poésie. Une histoire originale, universelle.
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