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Critique de Fabinou7


Jean Jacques Rousseau est un penseur des lumières quelque peu atypique. En effet, il est de basse extraction et autodidacte de surcroit. Mais surtout, il est un habitant de Genève qui va avec audace s'en prendre à l'absolutisme de son temps, mais contrairement à Voltaire ou Montesquieu, il veut y substituer non pas un régime parlementaire modéré mais bien une démocratie, absolue elle aussi.

Rousseau propose les conditions d'une société libre et égalitaire, il emprunte à Hobbes le pacte social auquel il donne un nouveau visage. Pour lui, la convention des hommes engendre une volonté générale inaliénable.
Rousseau commence par un constat resté célèbre par cette formule « l'homme est né libre, et partout il est dans les fers ».

Les fers peuvent être rattachés au droit d'esclavage, de servitude que Rousseau fustige, pour lui l'objet d'une telle convention n'est que la continuation d'un Etat de guerre en temps de paix, ce contrat conclu sans contrepartie et contre la liberté inaliénable de l'individu est nul. Mais ce n'est pas pour autant que l'homme qui n'est pas esclave est libre, ainsi Rousseau rapproche l'esclavage et le gouvernement représentatif.
Il s'oppose à la Constitution anglaise, il constate que les citoyens ne sont libres qu'au moment de l'élection et que les députés n'ont de représentant que le nom.

S'il fustige Grotius et les théoriciens de l'absolutisme, il s'accorde en revanche sur la l'imagerie contractualiste qui se révèle être un terreau fertile à sa réflexion politique.
Il présente son contrat social, un contrat égalitaire, contrairement à la convention d'esclavage. Chacun va s'aliéner dans le contrat social à tous les autres, ainsi l'Homme est plus fort et peut vaincre les inconvénients de l'état de nature auxquels sa seule résistance ne suffit plus. le citoyen est engagé avec lui-même sous ce que Rousseau appelle un « double rapport »; il s'engage en tant que souverain avec le particulier et en tant que particulier avec le souverain.
Le contrat social garanti également l'équation problématique de la liberté naturelle, en effet, Rousseau part du postulat qu'à l'état de nature l'homme est déjà libre, alors pourquoi contracter sinon pour risquer de perdre sa liberté. Il n'en est rien, et l'auteur s'empresse de vanter les avantages d'un tel contrat.
L'homme gagne la liberté de jouir de son bien sans qu'il puisse lui être retiré, c'est le droit de propriété qui est garanti, les sentiments de l'homme s'ennoblissent, l'homme dans la société civile est perfectible.

Le contrat social fait de l'homme un corps politique parlant d'une seule voix, c'est la volonté générale et souveraine. Pour l'auteur, le peuple ainsi constitué en communauté nationale est propriétaire de la chose publique, pour lui le gouvernement doit être res publica. C'est tout naturellement que le peuple doit légiférer, il est le seul à même de faire des lois, et puisqu'il fait des lois pour lui-même, elles ne peuvent être que bonnes.

Rousseau met les hommes en garde contre le désengagement politique, en effet, si l'homme se détourne par paresse de la chose publique, ses droits s'étioleront et il aura tôt fait de perdre sa qualité de souverain et le contrat social sera rompu.

Car qui dit contrat, dit droit, et qui dit droit, dit devoirs. le peuple souverain a le devoir d'administrer la société dans l'intérêt général. Et si par mégarde un citoyen décide d'emprunter une autre voie que la volonté générale, et majoritaire, il va à l'encontre de cette dernière et sera dûment ramené sur le droit chemin, on forcera se dernier à être libre, malgré lui.
(#2014)
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