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Bruno Bernardi (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080710581
256 pages
Flammarion (18/01/2001)
  Existe en édition audio
3.55/5   793 notes
Résumé :
Qu'est-ce que le citoyen attend ou devrait attendre de l'État en échange de l'obéissance à ses lois ? Le propos de Jean-Jacques Rousseau dans son "Contrat social", publié en 1762, est de déduire la forme constitutionnelle de l'État légitime, la "République."
L'ouvrage expose à la fois les grands principes de cette République et les raisons qui en font une réalité historique condamnée à disparaître. À l'heure où il écrit, Rousseau, tourné vers le modèle des c... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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sur 793 notes
Rousseau pense la société non pas par rapport à la force du dominant mais par l'association des forces individuelles, qui vont concourir au maintien de la cohésion sociale. La force ne fait pas le droit...Les lois et principes doivent être acceptés par tous pour le bien de tous. Pour lui le corps politique est composé d'individus libres autonomes et égaux en droit, qui participent directement aux affaires de l'état et qui forment le peuple souverain. Il garde une certaine méfiance face à l'exécutif, il est plus tourné vers le fédéralisme, pour lui le bicamérisme ne doit pas être interdépendant. C'est la grande différence entre Montesquieu et lui l'un est pour la souveraineté nationale et l'autre populaire...
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Oeuvre majeure !
Il s'agit d'un traité philosophico-politique que Jean-Jacques Rousseau a publié en 1762, juste après "L'Emile".
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Après Platon et Thomas More, il jette les bases d'une sage gouvernance d'un Etat, par " la République", c'est-à-dire sous des conditions de liberté et d'égalité, valeurs essentielles qui seront reprises lors de la Révolution Française.
Par "liberté", il exclut l'esclavage, sous toutes ses formes.
Par "égalité", il entend qu'un pays ne doit comporter " ni riches, ni gueux", qui créent un déséquilibre.
L'Etat doit être souverain, c'est-à-dire légiféré par le peuple ou ses représentants. Les "lois", ce qu'on appelle actuellement "constitution", doivent être rédigées par un "législateur" qui soit au fait des us et coutumes du pays pour ne pas braquer la population, et votées par elle, ou ses représentants. L'objectif est la paix dans le pays et avec ses voisins : différents équilibres doivent être trouvés.
Ensuite, tout "malfaiteur" dérogeant aux lois sera considéré comme traître à l'Etat.
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JJR a observé le gouvernement de Genève dans sa jeunesse, et la "République de Venise".
Il s'est inspiré des Grecs antiques, des propos sur Lycurgue, des Romains, de Calvin, de Grotius, de Montesquieu, entre autres. La gestation de ce petit traité a duré 10 ans. Son édition a valu à son auteur un bannissement et des jets de pierres.
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Il m'a été difficile de "rentrer" dans l'ouvrage, le temps de me familiariser avec les termes employés, mais ensuite, je l'ai trouvé formidable, nettement meilleur ( à mon goût, car tout est subjectif ! ) que ses oeuvres ultérieures : "Les confessions" et "Les rêveries".
Un Grand Bonhomme !
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Du contrat social est une oeuvre de philosophie politique qui établit la nécessité d'un pacte entre les citoyens pour que l'organisation sociale d'un état soit juste. Ainsi, chacun renonce à sa liberté naturelle pour obtenir une liberté civile. C'est la base de la souveraineté populaire. Ce contrat apparait comme le signe d'un état social, contre l'état de nature.

Qu'est ce que l'état de nature? On le retrouve parfois développé avec le mythe du bon sauvage. Nature et sauvage vont bien ensemble. L'état de nature est donc ce qu'est l'homme, auquel on soustrait ce que lui a apporté la société.

Pour Rousseau, le contrat social est à la base de la démocratie. Il n'y a plus d'intérêt particulier. Si quelqu'un veut prendre le dessus, il fait ressortir un intérêt particulier, c'en est alors fini du pacte.

Ce pacte est à l'origine de la naissance du corps politique, avec le peuple qui légifie. Comme l'intérêt général est pris en compte, c'est donc l'intérêt public qui gouverne.

Une fois posés ces principes, Jean-Jacques Rousseau s'intéresse aux différents types de gouvernements (démocratie, monarchie, aristocratie). Il pose leur origine, les caractéristiques, les points positifs ou négatifs, afin de voir si le pacte social peut s'appliquer à ces régimes.

Cette lecture m'a permis de replonger dans une lecture de lycée, que j'ai abordée avec plus de maturité qu'il y a 17 ans. Mais cette fois, la compréhension en était plus facile.
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Stylistiquement assez pénible à lire...mais indéniablement indispensable à qui cherche à comprendre les fondements philosophiques de la république, telle qu'elle est pensée en France.

Liberté, Egalité, Fraternité...Des deux premiers termes il est beaucoup question dans le Contrat Social. Tout y est ou presque : la séparation des pouvoirs, l'importance du pouvoir législatif, la laïcité (plutôt pêchu). Rousseau anticipe même des maux très actuels comme le "populisme" (affirmant que le peuple a toujours raison MAIS qu'il peut être amené à voter de mauvaises lois s'il est mal informé) ou l'influence possiblement négative des lobbys.

La base de la réflexion de Rousseau est l'homme à l'état de nature, qu'il ne faut pas envisager en termes historiques, ni rapprocher du mythe du bon sauvage...C'est avant tout un modèle théorique : c'est l'homme tel qu'il serait s'il n'était pas un être social. Un être pas encore déformé par la société mais également dont le potentiel n'est pas développé.

Rousseau énonce ainsi sa question : "Trouver une forme d'association par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant". Il y répond par le contrat social qui, pour fonctionner, suppose l'aliénation de chacun, à la communauté, de ses "droits naturels" (le droit de subvenir à ses besoins par ses propres moyens) en échange de droits civils, garantis par les lois, que l'individu promulguera en tant que citoyen. Ainsi si l'homme y perd sa liberté naturelle, il y gagne la liberté social ET l'égalité (puisque l'égalité en droit doit permettre d'effacer les différences innées).

Un texte vraiment cohérent, toujours moderne ( si ce n'est quelques passages comme par exemple la corrélation entre le type de territoire et le type de gouvernement). Néanmoins, un texte qui évoque un modèle implicitement basé sur la participation active des citoyens (pas encore des citoyennes, faut pas déconner) au vote et la qualité des débats politiques (donc du personnel politique).

Mr Rousseau aurait-il laissé des notes quelque part abordant ce qu'il faut faire quand on a (de moins en moins) l'un et l'autre, ou faudra-t-il se résoudre à compter sur notre imagination ?

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Jean Jacques Rousseau est un penseur des lumières quelque peu atypique. En effet, il est de basse extraction et autodidacte de surcroit. Mais surtout, il est un habitant de Genève qui va avec audace s'en prendre à l'absolutisme de son temps, mais contrairement à Voltaire ou Montesquieu, il veut y substituer non pas un régime parlementaire modéré mais bien une démocratie, absolue elle aussi.

Rousseau propose les conditions d'une société libre et égalitaire, il emprunte à Hobbes le pacte social auquel il donne un nouveau visage. Pour lui, la convention des hommes engendre une volonté générale inaliénable.
Rousseau commence par un constat resté célèbre par cette formule « l'homme est né libre, et partout il est dans les fers ».

Les fers peuvent être rattachés au droit d'esclavage, de servitude que Rousseau fustige, pour lui l'objet d'une telle convention n'est que la continuation d'un Etat de guerre en temps de paix, ce contrat conclu sans contrepartie et contre la liberté inaliénable de l'individu est nul. Mais ce n'est pas pour autant que l'homme qui n'est pas esclave est libre, ainsi Rousseau rapproche l'esclavage et le gouvernement représentatif.
Il s'oppose à la Constitution anglaise, il constate que les citoyens ne sont libres qu'au moment de l'élection et que les députés n'ont de représentant que le nom.

S'il fustige Grotius et les théoriciens de l'absolutisme, il s'accorde en revanche sur la l'imagerie contractualiste qui se révèle être un terreau fertile à sa réflexion politique.
Il présente son contrat social, un contrat égalitaire, contrairement à la convention d'esclavage. Chacun va s'aliéner dans le contrat social à tous les autres, ainsi l'Homme est plus fort et peut vaincre les inconvénients de l'état de nature auxquels sa seule résistance ne suffit plus. le citoyen est engagé avec lui-même sous ce que Rousseau appelle un « double rapport »; il s'engage en tant que souverain avec le particulier et en tant que particulier avec le souverain.
Le contrat social garanti également l'équation problématique de la liberté naturelle, en effet, Rousseau part du postulat qu'à l'état de nature l'homme est déjà libre, alors pourquoi contracter sinon pour risquer de perdre sa liberté. Il n'en est rien, et l'auteur s'empresse de vanter les avantages d'un tel contrat.
L'homme gagne la liberté de jouir de son bien sans qu'il puisse lui être retiré, c'est le droit de propriété qui est garanti, les sentiments de l'homme s'ennoblissent, l'homme dans la société civile est perfectible.

Le contrat social fait de l'homme un corps politique parlant d'une seule voix, c'est la volonté générale et souveraine. Pour l'auteur, le peuple ainsi constitué en communauté nationale est propriétaire de la chose publique, pour lui le gouvernement doit être res publica. C'est tout naturellement que le peuple doit légiférer, il est le seul à même de faire des lois, et puisqu'il fait des lois pour lui-même, elles ne peuvent être que bonnes.

Rousseau met les hommes en garde contre le désengagement politique, en effet, si l'homme se détourne par paresse de la chose publique, ses droits s'étioleront et il aura tôt fait de perdre sa qualité de souverain et le contrat social sera rompu.

Car qui dit contrat, dit droit, et qui dit droit, dit devoirs. le peuple souverain a le devoir d'administrer la société dans l'intérêt général. Et si par mégarde un citoyen décide d'emprunter une autre voie que la volonté générale, et majoritaire, il va à l'encontre de cette dernière et sera dûment ramené sur le droit chemin, on forcera se dernier à être libre, malgré lui.
(#2014)
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Citations et extraits (143) Voir plus Ajouter une citation
(livre III chapitre XV - Des Députés ou Réprésentants)
Sitôt que le service public cesse d'être la principale affaire des Citoyens, et qu'ils aiment mieux servir de leur bourse que de leur personne, L'Etat est déjà près de la ruine. Faut-il marcher au combat ? ils paient des troupes et restent chez eux ; faut-il aller au Conseil ? ils nomment des députés et restent chez eux. (...)
Dans un Etat vraiment libre les Citoyens font tout avec leurs bras et rien avec de l'argent : loin de payer pour s'exempter de leurs devoirs, ils paieraient pour les remplir eux-mêmes. Je suis loin des idées communes ; je crois les corvées moins contraires à la liberté que les taxes !
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Ceux qui distinguent l'intolérance civile et l'intolérance théologique se trompent, à mon avis. Ces deux intolérances sont inséparables. Il est impossible de vivre en paix avec des gens qu'on croit damnés ; les aimer serait haïr Dieu qui les punit [...] Partout où l'intolérance théologique est admise, il est impossible qu'elle n'ait pas quelque effet civil ; et sitôt qu'elle en a, le souverain n'est plus souverain [...] Maintenant qu'il n'y a plus et qu'il ne peut y avoir de religion nationale exclusive, on doit tolérer toutes celles qui tolèrent les autres, autant que leur dogme n'ont rien de contraire aux devoirs du citoyen. Mais quiconque ose dire : Hors de l'église point de salut, doit être chassé de l'Etat.
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Mieux l'Etat est constitué, plus les affaires publiques l'emportent sur les privées dans l'esprit des citoyens. Il y a même beaucoup moins d'affaires privées, parce que la somme du bonheur commun fournissant une portion plus considérable à celui de chaque individu, il lui en reste moins à chercher dans les soins particuliers. Dans une cité bien conduite chacun vole aux assemblées; sous un mauvais gouvernement nul n'aime à faire un pas pour s'y rendre, parce que nul ne prend intérêt à ce qui s'y fait, qu'on prévoit que la volonté générale n'y dominera pas, et qu'enfin les soins domestiques absorbent tout. Les bonnes lois en font faire de meilleures, les mauvaises en amènent de pire. Sitôt que quelqu'un dit des affaires de l'Etat, que m'importe? on doit compter que l'Etat est perdu.
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Il n'y a qu'une seule loi qui par sa nature exige un consentement unanime. C'est le pacte social : car l'association civile est l'acte du monde le plus volontaire ; tout homme étant né libre et maître de lui-même, nul ne peut, sous quelque prétexte que ce puisse être, l'assujettir sans son aveu. Décider que le fils d'une esclave naît esclave, c'est décider qu'il ne naît pas homme.
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Il n'est pas bon que celui qui fait les lois les execute, ni que le corps du peuple détourne son attention des vues générales, pour la donner aux objets particuliers. Rien n'est plus dangereux que l'influence des intérêts privés dans les affaires publiques, et l'abus des lois par le gouvernement est un mal moindre que la corruption du législateur, suites infaillibles des vues particulières.
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