Ma mère adorait les enfants comme elle adorait les bêtes : elle n'aurait pas supporté de ne pas en posséder. Avant de m'avoir, elle a fait sept fausses couches, sans compter les avortements. [...] Plus elle s'obstinait dans ses tentatives, moins ils "tenaient" et, pire que tout, peut-être, au fur et à mesure de ses enfants morts, elle oubliait comment il fadrait aimer celui qui survivrait.
Aussi loin que l'on puisse remonter, l'histoire familiale est parcourue de phénoménales distorsions, impossible avec la meilleure volonté du monde d'y trouver quelqu'un à sa place.