L'écriture ciselée de
Laurine Roux ne suffit pas, à mon goût, pour produire un bon livre. Celui-ci est court. Heureusement.
Il aborde cependant, maladroitement je trouve, quelques thèmes importants, celui de la famille, celui de l'homme dominant, écrasant la femme, même ses propres filles, celui de la nature avec quelques descriptions brèves mais efficaces.
Le Sanctuaire qui devait préserver la famille d'une épidémie est devenu une prison pour les filles et la mère. Si cette dernière subit, les filles veulent savoir, surtout la cadette, Gemma qui brave l'inconnu et les remontrances du père qui se tranforment peu à peu en châtiments violents.
Elle rencontre un vieil homme solitaire qui a dressé un aigle, partage avec lui différents moments, souvent silencieux, faits plutôt de haine que d'amitié, ce qui aurait peut-être changé la teneur pessimiste et glauque de ce roman. le vieux la désire, cela est exprimé par
Laurine Roux de manière où l'érotisme sombre dans une pornographie inutile. Mais Gemma n'est pas Lolita et le vieux ne ressent aucun amour pour elle.
Pas d'empathie pour les différents personnages, chacun subissant son destin, le père croyant le forger alors qu'il est le destructeur de sa famille.
Il reste une écriture intéressante qui ne comble pas toutes les lacunes de ce roman déroutant.